THE LAST TOWN CHORUS – Wire Waltz
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La reprise est superbe ; de celles qui marquent, qui prennent l’auditeur (et l’interprète originel) à contrepied ; c’est ici le "Modern Love" de Bowie période "Let’s Dance" (1983) que reprend The Last Town Chorus, un peu comme les Cowboys Junkies reprenaient le "Sweet Jane" du Velvet, avec ce parti pris de ralentir le tempo. The Last Town Chorus, c’est avant tout le groupe de Megan Hickey dont la voix angélique évoque autant les Sundays que Laura Veirs ; mais cette jeune femme n’est pas seulement une chanteuse au timbre exceptionnel, c’est aussi une très bonne musicienne. Son instrument de prédilection ? La lap steel guitar, cette guitare tenue à plat que l’on croise essentiellement dans les groupes de country ; Megan Hickey en possède visiblement une somptueuse, datant des années 40. The Last Town Chorus fait donc de la country ? Hmm, pas vraiment : il s’agit plutôt d’une pop aérienne et sophistiquée, lorgnant tant du côté du rock que de celui de la musique folk… avec tout de même quelques accords en provenance de Nashville. Le groupe a donc de beaux atouts et, de fait, l’album est plutôt réussi, tout à fait plaisant à écouter. Deux bémols cependant peuvent tempérer ce jugement ou, disons, empêchent ce bon album d’accéder au rang de chef-d’œuvre : le premier, c’est la qualité harmonique des chansons qui, si elles sont plus qu’agréables, se cantonnent parfois à un mainstream convenu ("Wintering in Brooklyn" rappelle parfois l’ennuyeuse Shawn Colvin) ; le second, c’est ce côté "instrumentiste" un poil trop présent – un côté singe savant qui peut irriter à la longue. Mais sinon, on pourra se régaler de "It’s Not Over" et de son final qui rappelle celui du "Purple Rain" de Prince ou des harmonies vocales magnifiques de "Boat".
Christophe Dufeu
Wire Waltz
You
Modern Love
Caroline
It’s Not Over
Understanding
Boat
Huntsville, 1989
Wintering in Brooklyn
Foreign Land