JASON MOLINA – Let Me Go, Let Me Go, Let Me Go
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Bon. Le cas Molina est ouvert. Songs: Albian, Songs: Radix, Songs: Unitas, Songs: Ohia puis Pyramid Electric Co puis Magnolia Electric Co, et aujourd’hui sous son vrai nom : on sent le pote de Will Oldham (Palace Records avait sorti son premier single officiel en 96).
Depuis ses débuts, deux camps se tirent ouvertement la bourre : les partisans enflammés du bonhomme et les tenants du "c’était-mieux-avant-au-début" (au choix : c’était mieux Neil Young – Creedence – Will Oldham, etc). Jusque-là tout allait bien.
Seulement voilà : depuis peu, les susnommés partisans n’osent plus sortir de leur antre encombrée de totems à l’effigie de gloires country-rock seventies, terrorisés qu’ils sont par les ignobles ayatollahs de l’Originalité Absolue sévissant entre autres dans la presse spécialisée. Et même si une troisième voie semble s’être dessinée au sein même de POPnews (celle du c’était-mieux-Songs: Ohia), la vie n’est pas facile tous les jours pour le fan au milieu des Ignobles. Ceux-ci ne saisiront jamais toute l’honnêteté et le génie post-modernistes à l’oeuvre dans chaque soupir de l’homme, qui chante comme on aurait aimé que Neil Young sût le faire (même si on vénère Neil Young).
Il était temps d’agir. Je propose donc aux fans de contre-attaquer, en créant une section spéciale "ayatollahs" au sein du POPforum, où les adorateurs de l’Originalité Absolue pourront causer Yo La Tengo et Felt avec les Défenseurs du Bon Goût Musical – sans réaliser que leurs deux groupes fétiches ne remplissent ni l’une ni l’autre condition -, en laissant les honnêtes gens écouter jusqu’à plus soif les derniers Damien Jurado, Jason Molina et Devastations. Dans un premier temps. Ensuite, tous ceux dépourvus de platine se tendront la main et courront investir (l’album ne sortira qu’en vinyle), pour y écouter ce "Let Me Go, Let Me Go, Let Me Go" de haute volée, sépulcral compagnon du plus extraverti – et néanmoins excellent – "Fading Trail". Un album dépouillé à l’extrême, enregistré en solitaire, sonnant comme une BO alternative (et chantée) à celle, cultissime, réalisée par Neil Young pour l’immense "Dead Man" de Jim Jarmusch. Superbe. Et désolé.
PAM
It’s Easier Now
Everything Should Try Again
Alone With The Owl
Don’t It Look Like Rain
Some Things Never Try
It Must Be Raining There Forever
Get Out Get Out Get Out
It Costs You Nothing
Let Me Go Let Me Go Let Me Go