AURÉLIEN MERLE – For Words, Perhaps
(Autoproduit)
Après "Ceci est un Merle" et "Le Jeu des balcons mal fermés", on retrouve avec plaisir Aurélien Merle et ses chansons délicates sur "For Words, Perhaps", un projet un peu différent de ses albums précédents puisqu’il a décidé de mettre en musique des poèmes de Yeats. Différent donc car, s’il compose toujours les chansons de cet album, il n’en est plus l’auteur ; différent également car Aurélien Merle se frotte désormais au chant en anglais et différent, enfin, car ce compositeur de musique de jeux vidéo a choisi de n’utiliser que des instruments acoustiques sur ce disque. Résultat : les chansons de "For Words, Perhaps" mettent davantage en lumière le côté folk du chanteur. Les instruments choisis (guitare, piano, violoncelle, contrebasse) y contribuent bien évidemment et lui permettent également de se rapprocher d’une certaine tradition anglo-saxonne – inspirée notamment des chansons de cabaret – menée par Divine Comedy. Des chansons qui évitent tout tapage et suivent un cours mélodique constant ("The Mother of God", "Epitaph"). Au dessus, la voix de Merle, en équilibre constant, joue au funambule et suit quelques charmants méandres sur des morceaux mélancoliques ("Mad as the Mist and Snow" peuplé d’intempéries, "A Song") ou plus guillerets ("A Coat"). La voix fidèle de Nathalie Pizette ajoute quelques épices savoureuses sur trois morceaux dont le très réussi (mais trop court) "Before the World Was Made". Au final, en une petite demi-heure, "For Words, Perhaps" est un aparté élégant et précieux dans la discographie grandissante d’Aurélien Merle. Un aparté qui pourrait même faire mentir le Morrissey de Cemetry Gates : "Keats ans Yeats are on your side / But you lose / Wilde is on mine" ("Keats et Yeats sont de ton côté / Mais tu perds / Car Wilde est du mien").
Christophe Dufeu
The Cold Heaven
Mad as the Mist and Snow
Three Things
The Mother of God
Memory
A Song
The Rose of the World
Before the World Was Made
A Crazed Girl
A Coat
The Cat and the Moon
Epitaph