THE LAST TOWN CHORUS
Au-delà de la petite particularité amusant ("une fille (jolie) qui joue du lap steel, wah") et de la reprise qui fait dresser l’oreille ("Modern Love", du Bowie aux dents longues de "Let’s Dance"), la musique de Last Town Chorus se révèle particulièrement ensorcelante. La jeune New-Yorkaise est à Paris cette semaine pour un concert, il y a quelques semaines, elle avait répondu (au stylo Bic) à quelques petites questions de notre part…
Quelle est l’origine de ce nom, The Last Town Chorus ?
Désolée, je ne peux répondre à cette question… parce que ma réponse n’aurait aucun sens !
A l’époque du premier album, vous étiez un duo. Que s’est-il passé depuis ?
Nat a eu un bébé japonais donc je suis devenue la Reine !
Ton premier album a reçu un accueil très chaleureux. Quel effet cela t’a-t-il fait d’avoir des chroniques si positives pour ton premier album ?
Les gens sont émus par la musique, pas par des chroniques qui te donnes quatre étoiles. Avoir une bonne presse, cela veut dire quelque chose pour moi seulement dans la mesure où cela encourage les vrais gens à aller écouter ma musique. Je suis toujours reconnaissante quand un journaliste prête vraiment attention à la musique, ce qui est plutôt facile à juger d’ailleurs.
Pourquoi ce choix du lap steel comme instrument ?
Je n’ai jamais entendu un son tel que celui du lap steel. J’y ajoute du delay – cela sonne comme une voix humaine désespérée.
A écouter ta musique, le fait que tu habites à New York n’est pas évident. Quelle place as-tu dans la scène musicale new-yorkaise ? Est-ce que tu as l’impression d’en faire partie ?
New York est une jungle, musicalement parlant. Je n’ai pas l’impression de faire partie d’une scène particulière, cependant je collabore avec des gens brillants – j’ai de la chance.
Est-ce que la ville t’influence particulièrement ?
New York est belle, enthousiasmante, terrifiante et épuisante à la fois. C’est comme une amante, et elle joue un rôle dans bon nombre de mes chansons. Je suis sûre que ma musique absorbe beaucoup de l’énergie de New York.
Tu sembles apprécier particulièrement la musique des années 80 et du début des années 90. Tu reprends David Bowie ("Modern Love") ou Culture Club, tu parles des Cocteau Twins ou des Sundays. Qu’a de spécial la musique de cette époque, à ton avis ?
L’ironie est quelque chose de très ennuyeux. J’aime la musique qui sait être sans honte mélodique et sentimentale, tout en étant fraîche et intelligente. J’aime la pop music, point à la ligne. En outre, j’étais très jeune dans les années 80 et au début des années 90 et j’ai été particulièrement touchée par la musique de cette époque.
Ta reprise de "Modern Love" a été utilisée dans la bande-son de "Grey’s Anatomy". Ta musique suscite davantage d’intérêt maintenant ? Tu ne trouves pas ça étrange que de nos jours un groupe ait besoin d’être choisi pour une publicité ou une bande-son de série plutôt que de juste sortir des disques ou de tourner pour être connu ?
Beaucoup de gens ont entendu "Modern Love" à cette occasion, ce qui est génial. J’essaie de considérer les choses de manière simple et je pense simplement que les oreilles et les yeux des gens d’aujourd’hui sont sollicités par des milliers de chansons, de concerts ou de stations de radio de plus qu’il y a dix ans, il faut bien que la musique trouve de nouveaux moyens de se propager.
Tu tournes beaucoup. Que peut-on attendre de Last Town Chorus sur scène par rapport aux disques ?
Mes muscles sont très douloureux, à force de gigoter sur ma chaise pendant toute cette tournée avec Guillemots. Les concerts sont très agressifs, assez éprouvants.
As-tu déjà des projets pour l’avenir du groupe ?
Je sais seulement que je vais continuer The Last Town Chorus jusqu’à ce que je me fasse renverser par un bus. Je pense que la musique du groupe va se transformer grandement au cours des prochaines années. Je sais seulement que je continuerai à jouer du lap steel.
Propos recueillis par Guillaume Sautereau.
Photo par Tim Carpenter.
Merci à Aude.