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Swan Lake – Beast Moans

SWAN LAKE – Beast Moans
(Jagjaguwar / Differ-Ant) – acheter ce disque

SWAN LAKE - Beast MoansHorreur. Un Supergroupe. Le critique tremble, le critique a peur. Dans le vocabulaire rock, "supergroupe" est généralement considéré comme un gros mot, au même titre que "progressif", "Phil Collins" ou même "fretless". Pourtant, le critique s’est, depuis un petit moment déjà, libéré de l’emprise des ayatollah du bon goût Rock (& Folk), à peu près au moment où il découvrit que les premiers Genesis n’étaient pas nuls du tout, malgé la présence avérée et cumulée de "progressif", "Phil Collins" et "fretless". Passons. De toute façon, lorsque le critique découvre la composition du supergroupe qui nous occupe aujourd’hui, il remballe définitivement ses préjugés. Car les faits sont là : Swan Lake est le fantasme ultime du collaborateur de Pitchfork, amené à anéantir en lui tout autre désir jusqu’à l’annonce du nouveau Radiohead. Indie people, méfiez-vous : Daniel Bejar + Spencer Krug + Carey Mercer – soit Destroyer + Wolf Parade/Sunset Rubdown + Frog Eyes = Swan Lake, The Ultimate Canadian Indie All-Star Band, et on en tremble d’émotion d’ici à Chicago. Le hasard a voulu que votre dévoué chroniqueur reçoive dans la même enveloppe amoureusement cachetée le nouveau Comets on Fire : après écoute comparée, je suis maintenant certain que nos trois génies ont tenté de battre les comètes sur leur propre terrain, le rock néo-seventies néo-psyché. En faisant un album qui sent la drogue, mais avec de vraies chansons. Pour notre double bonheur, la bande à Chasny vient aussi de le faire, pour la première fois. Mais laissons nos comètes de côté pour l’instant, nous y reviendrons prochainement. "Beast Moans" est un album qui laisse chez l’auditeur une foule d’impressions, souvent très ambivalentes : féerie et malaise y cohabitent étroitement, sans paradoxe, comme les visions alcoolisées sont indissociables d’une future gueule de bois. Sinon, tout va bien : Bejar chante toujours comme Mangum, Krug comme Krug, Mercer comme Nick Cave et Jamie Stewart, ils aiment la réverb’ et l’echoplex, les textures sont crades et les morceaux a priori pas vraiment composés mais en fait si. Orgues acides et batteries tribales, voix souvent en roue libre, guitares twang et basses étranges, tout fusionne en un magma lysergique qui ne caresse jamais vraiment l’auditeur dans le sens du poil, en tout cas pas plus de cinq secondes. On sait que les mélodies sont là, on les entend, mais… Quasi impossible de les fredonner quelques minutes plus tard. En cela, l’album est très clairement marqué par la vision de Carey "Frog Eyes" Mercer : voilà des chansons que l’on sait géniales, mais que l’on découvre vite insaisissables. Les trois larrons sont clairement ailleurs, et évoquent inévitablement dans leur approche les travaux d’Animal Collective et de John Maus en solo : de la pop exigeante et libre, psychédélique et profondément moderne, paradoxalement jusque dans ses références les plus acid-rock et indie nineties. Une belle réussite.

PAM

Widow’s Walk
Nubile Days
City Calls
A Venue Called Rubella
All Fires
The Partisan But He’s Got to Know
The Freedom
Petersburg, Liberty Theater, 1914
The Pollenated Girls
Bluebird
Pleasure Vessels
Are You Swimming in Her Pools?
Shooting Rockets

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