BRIGHT EYES – Noise Floor (Rarities: 1998-2005)
(Saddle Creek / PIAS) – acheter ce disque
Avez-vous remarqué ce curieux fait : Les détracteurs de Bright Eyes, on en entend parler constamment (presse, auditeurs), mais on ne les voit jamais (ni presse, ni auditeurs). Etonnant, non ?
Toutefois, au milieu de l’océan d’incertitude que sont la vie – en général – et l’indie pop – en particulier -, il existe une constante bien rassurante : Conor Oberst est à chaque interview plus horripilant. Personnalité d’ado-artiste à fleur de peau qui aurait logiquement dû le conduire à vomir un quelconque emo-pop-punk putassier, lui assurant un succès rapide, logiquement suivi d’un prompt oubli. Oui mais voilà : le garçon est brillant, quoiqu’en disent ses très fantomatiques détracteurs (qui en tout cas arrangent bien les chroniqueurs du monde entier). A l’opposé de Daniel Johnston (dont il reprit le "Devil Town" sur l’album hommage), et auquel il fut souvent comparé du fait de ses précoces débuts et de sa naïveté supposée, il n’est ni schizophrène, ni très honnête. C’est un acteur-né, un compositeur plus que compétent et un excellent parolier. Notre prodige (rappelons tout de même que le premier album de Commander Venus, groupe dont il était le guitariste-chanteur-parolier, est sorti en 95, et qu’il avait à l’époque… 15 ans) devra être placé aux côtés des créateurs-manipulateurs de génie (Bowie ? Pourquoi pas…), complètement conscients de leur effet, plutôt que des cinglés impudiques chers à la presse.
"Noise Floor" est une anthologies de raretés, comme son nom l’indique, toutes des originales – sauf "Devil Town" donc -, couvrant à peu près l’ensemble de la carrière discographique du garçon sous le nom de Bright Eyes. Pas de fonds de tiroirs dans l’ensemble, l’Américain étant suffisamment prolifique pour assurer la bonne tenue de ce genre de disque. On navigue donc dans les habituelles eaux indie rock-folk-pop, plus ou moins agitées, avec par moments quelques expérimentations heureuses, et on attend le prochain LP avec impatience.
PAM
PS : Le saviez-vous ? Saddle Creek est le label fondé par Conor Oberst et ses anciens acolytes de Commander Venus, et son catalogue est des plus intéressants ; je ne peux que vous encourager vivement, si ce n’est déjà fait, à jeter une oreille sur le dernier Cursive ("Happy Hollow"), ainsi que sur tout le reste d’ailleurs.
Mirrors and Fevers
I Will Be Grateful for This Day
Trees Get Wheeled Away
Drunk Kid Catholic
Spent on Rainy Days
The Vanishing Act
Soon You Will Be Leaving Your Man
Blue Angels Air Show
Weather Reports
Seashell Taste
Bad Blood
Amy in the White Coat
Devil Town
I’ve Been Eating (For You)
Happy Birthday To Me (Feb. 15)
Motion Sickness