Loading...
Disques

Joanna Newsom – Ys

JOANNA NEWSOM – Ys
(Drag City / Discograph) – acheter ce disque

JOANNA NEWSOM - Ys"The Milk-Eyed Mender" suscitait déjà des avis passionnés et tranchés à sa sortie. D’où l’impossibilité de parler d’un nouvel album de Joanna Newsom en totale objectivité… J’ai beaucoup aimé sa précédente réalisation, allant jusqu’à porter peu d’objections sur sa voix qui en hérissait beaucoup. Car les morceaux y étaient merveilleusement composés. Joanna Newsom offrait alors à la harpe un moyen d’expression inédit sous un format pop et faisait ainsi de son bijou de disque une oeuvre originale et attachante. Son nouvel album aurait pu s’inscrire dans la continuité du précédent, auquel cas chacun y aurait trouvé son compte. Seulement, "Ys" brouille les pistes. L’album, constitué de cinq morceaux, à mon goût trop orchestrés, d’une dizaine de minutes chacun, est on ne peut plus déconcertant. Même chose que pour le précédent, on aime ou on n’aime pas. Personnellement, je n’aime pas, mais alors pas du tout, ce qui n’empêchera personne de se faire son opinion…
Beaucoup de choses ont changé dans la vie de Joanna Newsom depuis deux ans. Sur la foi d’un premier album très personnel et réussi où son talent éclatait, elle s’est vue propulsée égérie du Folk à tout juste vingt-quatre ans. Sur ce nouvel album très attendu, elle est rejointe par le gratin de la production musicale, avec Steve Albini aux commandes, Van Dyke Parks à l’instrumentation et Jim O’Rourke au mixage. Par ailleurs, le battage médiatique mis en place autour de cette sortie n’a rien d’une surprise. Mais là où le bât blesse, c’est qu’à là différence de "The Milk-Eyed Mender", les morceaux qui le constituent sont insignifiants. Si on fait abstraction de l’orchestre symphonique qui tente de combler les vides, ils semblent avoir été avortés. Parfois, on entend de jolies choses qui gagneraient à être approfondies, et on apprécierait alors que l’orchestration pompeuse et hors rythme se taise un instant. On verse une larme au souvenir de "The Milk-Eyed Mender", de son dépouillement relatif et du soin minutieux apporté à son écriture. Sur cette base musicale faible, la voix de Joanna Newsom est plus exaspérante que jamais. Elle chante de bout en bout et on apprécierait de temps en temps un peu de répit. On pourrait imaginer qu’elle le fait pour couvrir les masses de cordes qui envahissent l’espace. Mais non, en fait, il paraît qu’elle était parfaitement consentante et que le résultat lui plaît.
Ce nouvel album est une grosse déception et ne présage rien de bon pour l’avenir, car Joanna Newsom semble dupe de l’attention subite que l’industrie du disque lui porte et se complaît déjà dans le confort qu’elle lui apporte, au détriment de sa musique. On peut donc douter de sa capacité à se remettre en question et à revenir à ses fondamentaux. Un rendez-vous manqué en tout cas.

Nicolaz

Emily
Monkey and Bear
Sawdust and Diamonds
Only Skin
Cosmia

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *