MONTGOMERY – S/t
(Phantomatik / Universal) [site]
Voici donc le premier album de ces délurés Rennais, promoteurs d’une pop mélodique ambitieuse et tendrement candide. Montgomery nous offre une production dont on ne peut avoir qu’un avis tranché : soit on aime, soit on déteste. Montgomery a son univers et soit on est happé, soit on fuit. Ne les ayant vus qu’en concert et pour n’avoir jamais vraiment accroché à leur univers, j’ai longtemps émis des réserves sur les Montgomery. Puis j’ai écouté attentivement l’album pour finalement ne plus le lâcher.
Ils ont beau chanter en français, on ne trouvera guère de référence hexagonale. Montgomery, c’est comme si les Super Furry Animals chantaient en français. Gruff Rhys, euh non, Cédric, déclame des textes poétiques abscons, composés de jeux de mots, de délires jusqu’au-boutistes un peu bruts d’approche mais finalement plutôt plaisants sur la longueur. Les Rennais superposent des arrangements ludiques à leurs mélodies très british, quand ces touche-à-tout ne reviennent pas à leurs bonnes vieilles influences venant d’outre-Atlantique. Ainsi, on trouvera des grosses guitares à la Sonic Youth sur "Ma chair", un des seuls titres sans clavier du combo. Pourtant, c’est sans conteste la qualité du jeu de claviers qui rend leurs morceaux si intelligents et entêtants. Une aptitude mise en exergue sur "Les astronautes" et "Jeremy", les deux morceaux phares de cet opus. Si "Les astronautes" joue sur un côté punchy (agrémenté de choeurs régressifs) très efficace, "Jeremy" se base sur une ligne de piano mélancolique impeccable.
Derrière cette façade de joyeuse bande foutraque, se cache un véritable travail de musiciens perfectionnistes essayant sans cesse de chercher l’arrangement adéquat tout en gardant une fraîcheur subtile et réjouissante. Je conclurai en paraphrasant Montgomery ("Melody") pour ajouter que ces cinq-là savent concocter des "mélodies comme ça ne s’oublie pas…"
Vincent Le Doeuff
Champagne
Melody
Les Astronautes
L’Homme qui dit
Moi
Agathe
Ornicar
Choubidou
Jeremy
Ma Chair
La Recette
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Les Larmes