POLAR – Jour blanc
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"Jour blanc", l’Irlandais Eric Linder (aka Polar) nous en parlait déjà en ces pages au printemps 2004 lors d’une interview, le voilà enfin dans les bacs, avec deux ans de retard quand même. J’attendais fiévreusement cet album pour deux raisons. D’abord parce que la pop-folk intimiste du sieur Polar m’a toujours séduit, depuis le premier "Polar 1" jusqu’à "Somatic". Ensuite, parce que ce projet de mariage entre les mots de Miossec et l’univers musical de Linder ne semblait pas de prime abord aller de soi. Hormis "Le Brasier", écrit par Polar lui-même, et la reprise du très beau "Au verso de ce monde", chanté en son temps par Jeanne Moreau, tous les textes sont donc signés du Brestois. L’écriture franche de Christophe Miossec a semble-t-il bousculé le son de Polar, le rendant plus brut, plus direct. L’intime s’est déplacé vers une sorte de lyrisme qui surprend. La douceur de la voix de Linder qui caressait si bien ses musiques cotonneuses à l’époque doit se battre désormais pour légitimer sa place. Fort heureusement, Polar ne récupère pas des chutes de textes de Miossec puisque tout a été écrit pour ce projet précis. Du coup, les propos ne sont pas usurpés et les ambiances sonores se les approprient sans peine. Au final, ce travail de Linder se rapproche assez de ce qu’a développé Emmanuel Tellier au sein de ses diverses formations (Chelsea, Melville et maintenant La Guardia), à savoir une pop esthète, sensuelle, tour à tour nerveuse, enlevée, brumeuse. S’il manque une dose d’originalité pour que l’affaire emporte une adhésion sans faille, il faut admettre que la bouture de ronce bretonne sur les genêts irlandais donne des baies douces-amères pas désagréables.
Pimousse
Le Cri
Le Brasier
Le Chalet
Au Verso de ce monde
8h30
Epines
Accroche-toi
Ciel, lac, orage, etc…
L’Impasse
Tremblement