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Various – The World Is Gone

VARIOUS – The World Is Gone
(XL Recordings / Beggars Banquet) [site] – acheter ce disque

VARIOUS - The World Is GoneLancé par une paire de titres imparables, à l’image du "Hater" présent ici, l’énigmatique duo anglais Various livre en grand format un échantillon élargi de ses obsessions sonores : une électronique qui emprunte avec discernement au dub de Massive Attack, aux sonorités les plus froides de Depeche Mode (ces deux tendances fusionnées sur l’esthétique volontairement inaboutie de "Don’t Ask", avec cut-up impressionniste de voix féminine sur lit de basses rondes et d’échos indus), ou encore au mélange de dureté et de sensualité qui a fait la marque de Terranova ("Hater"), ou enfin à un folk sans âge que ne renierait pas Vashti Bunyan ("Circle of Sorrow"). La discrétion de ses concepteurs, connus par leurs seuls prénoms (Ian et Adam) ainsi que de leurs invités vocaux, la "variété" des propositions et le fait que chacune soit livrée dans une sorte d’épure rigoriste (presque pas de fusion folktronica ici ; d’un morceau à l’autre, on a l’impression d’écouter un nouveau groupe), nourrissent pas mal l’engouement Outre-Manche.
C »est à la fois surprenant et assez prévisible : surprenant parce que l’alternance du dub froid et du folk le plus dénudé, aussi originale soit-elle, est servie par une production chirurgicale qui semble presque datée dans le monde de la musique électronique où les hybridations en tous genres, les bidouillages sales et pleins de scories sont parfois devenus une règle. C’est aussi prévisible, parce que le fléchissement qualitatif évident des dernières (et déjà anciennes) productions de Massive Attack, Terranova ou Goldfrapp a laissé la place vacante à ce type de groupe : une esthétique radicale (jusque dans les énigmatiques dessins à tendance érotique et/ou animalière de la pochette), un combo à géométrie variable qui joue sur un mélange de familiarité et d’anonymat inquiétant, un son unique, il n’en faut pas plus pour frapper les esprits et entêter les mémoires. Au-delà de l’inévitable hype, il faut reconnaître au groupe une réelle capacité à surprendre, une forme de tension captivante, une tristesse poisseuse ("Lost", "Deadman", etc.) qui ne laisse pas indifférent.

David Larre

Thuunk
Circle of Sorrow
Don’t Ask
Hater
Soho
Lost
Sia
Sweetness
Deadman
Today
The World Is Gone
Fly

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