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Eagle*Seagull – Eagle*Seagull

EAGLE*SEAGULL – Eagle*Seagull
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EAGLE*SEAGULL - Eagle*SeagullVoilà un premier album, d’un collectif (sept membres) américain. Et voilà un album qui va truster les premières places de fin d’année.
Depuis Springsteen, tout le monde sait que le Nebraska est un bel état. Aigle*mouette sort du Nebraska (de Lincoln précisément). En déduisez-vous comme moi qu’aigle*mouette est un bon groupe, puisqu’issu de cette belle province ? Non ? Mécréants. Démonstration.
Eagle*Seagull donc. Originalité minimale (critères indie) et efficacité maximale, entend-on dire. Pas faux. Quoique. Concernant l’originalité – ou plutôt son absence – il y a tout de même plus à dire… En effet, depuis combien de temps n’avions-nous pas entendu un album aussi chargé en références ? Jugez donc : dès le premier titre, "Lock And Key", une réminiscence chasse l’autre au gré de flux et reflux soniques, "House Of The Rising Sun", Wolf Parade, Pavement, Arcade Fire, les Flaming Lips, The Dears, mais aussi les Beatles – réécoutez "I Want You (She’s So Heavy)" et "Because" -, Sonic Youth… Et ça continue : "Photograph", "Hello, Never" ? Pixies, Grandaddy, Radiohead, Talking Heads, Supergrass, David Bowie, Pulp, etc… Même Joy Division, Echo And The Bunnymen… Comme vous le constaterez, Eagle*Seagull est un temple du bon goût. C’en serait agaçant s’il ne bâtissaient pas, de cette accumulation insensée, une identité singulière. Et une oeuvre paradoxalement très adulte. Peut-être un peu trop : pas une faute de goût… Même le vocaliste très Win Butler/Spencer Krug s’arrête toujours avant de trop en faire (ce n’est donc pas Thom Yorke). Bizarre… Enfin, ne boudons pas notre plaisir, cet album est incroyablement mûr, abouti, accessible, intelligent – en bref, incroyablement bon. Un momument de tension, de rage et de tristesse larvées, et en fin de compte bien peu d’explosions. Au-delà de toutes les hautes influences, c’est là que se situe toute la magie d’Eagle*Seagull, dans son incroyable agilité, dans cette habileté à danser toujours – sur le fil de nos émotions.

PAM

PS : il serait également bon de se procurer "Nebraska" du Boss ; choc en perspective pour ceux qui ne connaissaient de lui qu’une grosse scie imbitable. Et qui ignoraient tout de son amour de Talk Talk.

PS 2 : relisez la dernière phrase : j’ai écrit ça, moi ? Mon Dieu…

Lock and Key
Photograph
Hello, Never
Death Could Be at the Door
Holy
Your Beauty Is A Knife I Turn On My Throat
It Was a Lovely Parade
It’s So Sexy
Last Song
Heart It/Feel It
Ballet or Heart

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