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Disques

Soso – Birthday Songs (Japanese Edition)

SOSO – Birthday Songs (Japanese Edition)
(Clothes Horse / Hue) – acheter ce disque

SOSO - Birthday Songs (Japanese Edition)L’an dernier, il y a eu un petit frémissement critique autour de soso. "Tenth Street & Clarence", son dernier album, a recueilli les suffrages favorables de gens extérieurs au petit cercle des fans habituels de Clothes Horse Records. Et comme il faut toujours battre le fer tant qu’il est chaud, les Japonais du label Hue ont trouvé le moment adéquat pour rééditer ces jours-ci un "Birthday Songs" vieux de quatre ans, le meilleur album à ce jour du Canadien. Fidèles à leur irréprochable politique de sortie, ils ne le proposent pas tel quel, mais sous un nouveau packaging, avec note explicative en japonais et paroles dans les deux langues. L’intéressé lui-même s’est joint à l’effort. Il est responsable de ce chien sur fond blanc qui remplace le gâteau d’anniversaire qui ornait la pochette précédente. Et il a revu, corrigé et ajouté certains titres.

Le disque, cependant, n’en sort pas transformé. C’est toujours le rap étonnamment lent et triste dont Clothes Horse a fait sa signature et qui avait déjà atteint son aboutissement sur la version précédente. Toujours ces instrumentaux folk d’esprit sinon de forme, à base de piano, de guitare, voire de synthé, et ces samples du même acabit, comme celui du "Queen Victoria" de Leonard Cohen en amont de "Pretty Mound of Dirt". Tout juste soso a-t-il habillé le beau piano de "Birthday Song" d’un beat supplémentaire. En fait, le seul grand changement, c’est la refonte de "Dyke Look". Par le passé, soso a avoué ne pas aimer ce titre anomalie, ce morceau où il confesse ressembler à une lesbienne et qui n’a rien à voir avec l’ambiance générale du disque. Pourtant, il le recycle ici, et avec une voix éplorée qui colle nettement moins au sujet que le ton neutre qui était le sien sur la version précédente. Cette modification n’est pas très heureuse. Mais fort heureusement, il a peu retouché le son très cru et dépouillé des autres plages.

Peu de choses ont changé, et pourtant il y a une amélioration, une amélioration substantielle qui rend l’album encore plus essentiel qu’avant : soso et ses comparses japonais ont ajouté deux titres qui s’avèrent tout à fait réussis. "Anger In the Land" est un autre de ces instrumentaux langoureux dont le Canadien a le secret et "The First of a Thousand Goodbye" reparle avec talent de la mort, un autre thème cher à soso, traité ici aussi sur ce "For Ruby" dédié à une tante morte d’un cancer (les chiens en porcelaine sur la pochette, ce sont les siens). Sur un beau piano sobre qui ne dépareille en rien avec la suite, le rappeur expose sur le nouveau titre à quel point il est ardu de faire son deuil, et c’est magnifique. Ces titres enrichissent encore cet album court et sans grande faille, plus que jamais le meilleur de soso, l’un des disques rap les plus singuliers qui soit, un album de hip hop mutant des plus indispensables, en 2002, en 2006, et pour d’autres années encore.

Sylvain Bertot

The First Of A Thousand Goodbyes
Waiting For The Harmonica To Drop
It Goes
For Ruby
Anger In The Land
Pretty Mound Of Dirt
Dyke Look
Birthday Song
Hand To The Plow
We Always Thought She’d Be The First To Go

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