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Sam Balin – Interview


Sam Balin : ce nom ne vous dira peut être rien mais, à la tête d’Epileptic, il construit depuis plus de 10 ans une discographie des plus cohérente mélangeant punk, cold, rock et blues dans une bronca furieuse. Le vrai visage de Sam Balin est toutefois à rechercher ailleurs. Avec son projet solo répondant au doux nom de « My Hand In Your Face », il livre la seconde facette de sa personnalité : celui d’un passionné de musique américaine et de pêche à la ligne qui, à l’instar de Santa Cruz, creuse le sillon de l’Americana de ce coté-ci de l’Atlantique.
Ne cherchez pas encore d’enregistrement de MHIYF : pour l’instant, seule une page Myspace existe, mais la qualité des balades qui y sont proposées devrait vous inciter à y jeter une oreille curieuse.

Quel a été ton premier contact avec la musique américaine ?
A la maison, quand j’étais minot, mes parents n’étaient pas de grands « consommateurs » de musique. Ils n’avaient pas de disques, ni de cassettes. Mon père écoutait la radio uniquement pour avoir les résultats des championnats de foot et de rugby !!!
Ils écoutaient de la musique le samedi soir, au bal du coin. Chez moi, le seul appareil qui permettait d’accéder à la musique était la télé. Heureusement pour ma génération, en France, au milieu des années 80, il était possible de voir et de découvrir du rock via ce média. C’est à travers des émissions comme « Décibels » ou « Les Enfants Du Rock » que j’ai eu mes premiers frissons avec le rock américain, anglais ou français. Aujourd’hui, je trouve très dangereux de voir ces gosses qui sont issus du même milieu que moi avoir leur premier contact musical avec la starac et autres crétineries. Le rock peut t’apprendre plein de choses quand tu n’as pas accès à la culture : comment se révolter, prendre du recul et parfois sortir la tête du trou dans lequel tu es coincé …

Pourquoi cette musique t’a touché ?
Comme je viens de le dire, elle m’a permis un certain accès à la culture. Mais elle m’a aussi touché par l’énergie qui s’en dégage, la puissance scénique de certains groupes. Soudainement, je me prenais tout dans la gueule, et j’avais envie de me construire autour du rock. Je n’avais aucune référence, pas de grand frère qui m’aurait fait écouter les Clash ou les Stones, pas de parent qui m’aurait initié au rock’n’roll fifties ou au jazz. J’étais complètement à poil, et j’étais fasciné par le rock. Ce fut une révélation brutale et totale….

Bruce Springsteen est une référence majeure. Comment sa musique affecte-t-elle ta manière de composer ?
Un petit peu d’histoire pour commencer… C’est à travers lui que j’ai eu mes premiers frissons et que je vais découvrir Woody Guthrie, Bob Dylan, Neil Young et bien d’autres…. Finalement, avec le recul, je lui dois énormément. Bref, c’était un samedi soir de l’automne 1984, je suis tombé sur une spéciale Bruce aux « Enfants Du Rock ». J’ai été complètement renversé par son charisme, et surtout sa voix. Je n’étais pas très doué en anglais et je ne comprennais absolument rien à ce qu’il chantait, mais je sentais qu’il disait des choses importantes, que sa musique était sincère et pleine d’intégrité. Par la suite, je suis devenu un véritable adepte du bonhomme et tout particulièrement de ses performances en solo, avec Nebraska comme disque de chevet pendant des années… J’ai acheté ce disque incontournable en 1985 et, par chance, dans la première édition vinyle, les textes étaient traduits en français. Ce qui est fondamental pour moi car cela me permet de rentrer dans son écriture, c’est-à-dire dans ses incroyables histoires à propos des oubliés de son pays. Quand j’ai commencé à écrire mes premiers textes deux ans plus tard, je me suis inspiré complètement de cet album en essayant de raconter des petites histoires. Aujourd’hui, j’aime toujours écrire de cette façon. C’est ce qui colle le mieux avec mon projet solo, c’est la définition de la folk music, c’est-à-dire : parler des gens pour les gens.

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