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Disques

el Gato – Who I Really Am

EL GATO – Who I Really Am
(Autoproduit) [site]

EL GATO - Who I Really AmOn ne va pas vous faire le coup du "rock’n’roll is not dead" – il y a quelques années, depuis les albums de Jon Spencer puis des White Stripes, que le concept n’est même plus utilisé par la presse musicale grand public. C’est pourtant ce que l’on se dit assez vite à l’écoute du premier album, autoproduit, de el Gato.
Visiblement influencés par un rock costaud mais toujours mélodique, les Lillois rendent en effet un hommage tonique à la fée électricité, mais le spectre des influences reste suffisamment large pour ne pas aveugler la formation, qui maintient la chaloupe dans les eaux nineties, avec une dynamique tendue qui rappellera volontiers les bons moments de Franck Black en solo. Morceaux pêchus, ponctués de quelques ballades plus amples ("The Man Who Wasn’t Really There"), on se croirait chez les voisins dEUS – "In a Bar" renvoie presque explicitement au génial deuxième album des Belges.
Interrogé par téléphone, Geoffrey, chanteur, guitariste, et principal compositeur, confirme cette allégeance aux Pixies, à Sebadoh, à Queens of the Stone Age ou à la scène belge de ces quinze dernières années, et réfute l’idée d’expérimentation ou d’un quelconque message. C’est sans doute la qualité première du groupe : bien ancré dans ce créneau, il parvient souvent à en capter l’essence, plutôt que de s’encombrer de ses attributs, évitant notamment les tentations lo-fi (le disque est plutôt bien (auto-)produit). Rien de révolutionnaire, certes, sur "Who I Really Am", mais il est assez réjouissant, à l’écoute d’un tel disque, de ressentir une énergie purement rock qui, sans a priori ni nostalgie, vous balance une bonne claque électrique, avec en prime quelques solos de guitare bien sentis, mais oui. Le même chanteur, à l’étonnant mimétisme caméléon – passant sans forcer par les voix de Molko, Barman, Homme, Frank Black, voire Oldham, une vraie curiosité sonore – insiste modestement sur l’amateurisme du groupe, qui tient, et parvient, à conserver une belle fraîcheur malgré ces influences tangibles.
El Gato, c’est bien. Mangez-en.

David Dufeu

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44
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