STEVE ADEY – All Things Real
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L’humeur change avec le temps, paraît-il. Il ne s’agira donc plus d’attendre qu’il fasse nuit noire pour sécher ses larmes à l’écoute de "All Things Real". Car, avec l’automne anticipé qui vient détremper tous nos tubes d’été (et de crème solaire) c’est ici Steve Adey qui déclare les hostilités. Et la rentrée de chacun n’en sera que plus douce car, composé de deux reprises de haute volée ("I See a Darkness" de Sir Bonnie "Prince" Billy et "Shelter From the Storm" de Bob Dylan…), cet album agit comme un compagnon de route, faisant oublier à la fois toutes les bonnes résolutions manquées ainsi que la pluie qui s’abat contre les vitres.
Un compagnon donc, intime, que l’on sait connaître depuis toujours, frappant à la porte ("Death To All Things Real" en mise en bouche) avec autant de délicatesse qu’il s’éclipsera pendant notre sommeil ("Mississippi").
Au réveil, le trouble s’installe, la pluie s’arrête. Cela s’est-il réellement produit ? Et une question s’impose alors, brumeuse : comment l’ami Adey a-t-il réussi ce coup de maître, ce tour de force consistant à insérer deux reprises de deux génies incontestés au sein de compositions personnelles tout aussi géniales ?
Au loin, une éclaircie. Et l’espoir revient.
Ouvrir la platine : aucun disque à l’intérieur.
Se surprendre à espérer la pluie.
Charles Goethals
Death to All Things Real
I See a Darkness
The Lost Boat Song
Mary Margaret O’Hara
Find the Way
Shelter From the Storm
Evening of the Day
Tonight
The Last Remark
Mississippi