12TWELVE – L’Univers
(Acuarela / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque
Nom hésitant entre chiffres et lettres, titre d’album en français : les Barcelonais de 12Twelve aiment visiblement intriguer. A l’image de leur musique, strictement instrumentale, qui emprunte à divers genres sans qu’on puisse vraiment la rattacher à aucun. Pour aller vite, on parlera de ponts jetés entre rock et jazz, avec la spontanéité comme principal lien : ce troisième album a été "grabado en directo" en deux jours, sous la houlette de Steve Albini, pas franchement réputé pour son polissage excessif. D’où un son brut (mais d’une remarquable dynamique) qui sent plus le local de répète ou le club enfumé que le laboratoire immaculé dans lequel s’enferment certaines formations post-rock.
Pour le quintette (contrebasse, batterie, guitare électrique, saxophone omniprésent, plus quelques effets, mais très peu d’électronique), le jazz est à l’évidence une langue vivante plutôt qu’un simple élément décoratif, chic et culturel. Sa frange la plus libertaire – qui néanmoins ne se résume pas au free – semble avoir ses faveurs : Pharoah Sanders, Archie Shepp, The Art Ensemble of Chicago, et autres artificiers des années 60-70.
Les morceaux les plus mélodieux rappellent aussi les B.O. de Krzysztof Komeda – le disque tout entier baigne d’ailleurs dans des ambiances très cinématographiques -, et les plus bruitistes John Zorn et sa clique. Tout en affichant une belle variété de ton, chaque morceau parvenant à se distinguer des autres, "L’Univers" peut être écouté comme une suite homogène de 53 minutes, où se mêlent jazz-funk urbain et samba, intermèdes ambient et musique concrète, mélancolie et alacrité. Encore un bel exemple de la vitalité de la scène espagnole.
Vincent Arquillière
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(Extra : L’Univers)