PETER BJORN & JOHN – Writer’s Block
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Pour avoir, jusqu’à présent, entendu la musique de Peter Bjorn & John uniquement par bribes, un single par ci, un MP3 par là, un extrait à la radio, l’idée de passer à un album entier ne me plaisait qu’à moitié. Ce qui me plait dans la musique des Suédois, c’est le côté énergique et instantané de leurs vignettes pop. Seraient-ils capables de maintenir l’intérêt sur la longueur d’onze chansons ? Je n’en étais pas sûr. Voici donc "Writer’s Block", le troisième album de Peter Bjorn & John, qui marque, paraît-il, un certain changement par rapport aux deux précédents.
Après un titre d’intro un peu déstabilisant, on attaque le disque par la face nord d’une chanson estampillée Liverpool dans les années 80. La basse est lourde et ça ne m’étonnerait pas plus que ça de voir Julian Cope ou Ian McCulloch débarquer au chant. C’est bien mais sans plus. Et puis arrive le miracle pop qu’est "Young Folks". Tout le monde s’accordera sans peine pour introniser cette chanson en tube de l’été et la prestation de Viktoria Bergsman (ex Concretes) n’y est pas pour rien. La suite de l’album en pâtit. Après cette chanson, leur façon d’alterner les morceaux "à la manière de…" ne convainc qu’à moitié. "Amsterdam" est une resucée dubbesque de Gorillaz, les guitares de "Start to Melt" évoquent Slowdive. Seules "Up Against the Wall" et "Let’s Call it Off" tirent vraiment leurs épingles du jeu en posant facilement de belles mélodies sur des rythmiques entraînantes. Puis tout s’effondre avec un "Roll the Credits" répétitif et barbant.
Pourtant, même si le vieux con que je suis peut sembler négatif, cet album, varié et bien arrangé, propose onze chansons pop honnêtes, alternant douceur et énergie avec suffisamment d’aisance pour être convaincant. Et puis bon, il faut bien l’admettre, "Young Folks" est une réussite totale.
Gildas Le Pallec
Writer’s Block
Objects of My Affection
Young Folks
Amsterdam
Start to Melt
Up Against the Wall
Paris 2004
Let’s Call It off
The Chills
Roll the Credits
Poor Cow