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The Divine Comedy – Interview

On n’a pas eu la chance d’interviewer Neil Hannon pour la sortie de son nouvel album, « Victory for the Comic Muse« , mais on l’avait eue à l’occasion de la sortie du précédent. Il se trouve que comme la vie n’est pas facile quand on est rédacteur à POPnews, on n’avait pas trouvé le temps de se pencher sur la retranscription de cette interview avec le sympathique Irlandais depuis. La honte. En rangeant un tiroir, on est tombé dessus, et on s’est dit que c’était le moment ou jamais. Un bon souvenir, cette interview. Après un « Fin de Siècle » ampoulé – on le pensait aussi, ça fait plaisir que ce soit lui qui le dise finalement – et un « Regeneration » en guise de volontaire rentrée dans le rang, Neil était de retour. Et c’était bien.

The Divine Comedy

Je me sens très européen ces temps-ci, car je vis à Dublin…

Tu n’as même pas besoin de changer de monnaie…
Oui, c’est une libération, j’aime ça.

Et ça fait longtemps que tu es revenu à Dublin ?
Je n’y avais jamais vécu avant, mais j’aime ça, c’est tranquille, beaucoup plus relax que Londres, moins hype. Et c’est bien aussi pour le travail, car il n’y a rien d’autre à faire que travailler.

Tu n’as pas été tenté d’avoir ton propre studio pour pouvoir travailler à ton propre rythme ?
Non, car je ne pourrais pas faire ce que je fais dans mon propre studio. Certes, j’ai un ordinateur, quelques synthés, des guitares, des samples à peu près décents… J’aime faire des démos assez abouties, assez précises, mais pas assez pour que la maison de disques puisse les sortir directement, non non non (rires). « Vous nous donnez beaucoup d’argent et on prend un orchestre ! ». Quand on fait de la musique assez orchestrale, il faut savoir assez précisément ce que tu vas faire avant de rentrer en studio, sinon tu peux te planter gravement.

L’album d’avant, « Regeneration », était plus brut, une sorte de retour aux sources…
Celui-ci est une sorte de retour aux sources, également, en un sens (rires) ! Il était plus « indie », plus basé sur les guitares. Cela me semblait l’évolution naturelle pour le groupe… Malheureusement, il semble que cela devait aussi en être la fin naturelle. La chose la plus dure que j’aie eu à faire, ça a été de dissoudre le groupe, car ils sont mes meilleurs amis… Cela fait partie des moments difficiles de la vie, où l’on doit prendre des décisions douloureuses, pour le bien de tout le monde. Donc je l’ai fait. J’avais besoin de repartir à zéro. Avec cet album (« Absent Friends », NdlR), j’avais besoin de retourner vers ce que j’avais envie d’écouter, pas vers la musique que j’avais le sentiment que je devais faire… Et il se trouve que le soir à la veillée, j’aime bien écouter de belles chansons orchestrées (rires).

Quand on a écouté l’album pour la première fois, on a pensé que c’était « A Short Album About Love », avec plus de moyens et de temps…
(Rires). Oui, il y a de ça. Je pense qu’il y a des éléments de tous les albums précédents, que c’est une sorte de distillation. Je suis plus vieux et plus sage maintenant, je maîtrise mieux les outils. Le problème avec « A Short Album About Love », c’est qu’il y avait un groupe traditionnel au milieu et un grand orchestre symphonique rajouté par-dessus. Avec celui-ci, les choses sont beaucoup plus compliquées. Je n’aime pas vraiment utiliser le terme « orchestre », c’est juste une ensemble d’instruments que tu peux utiliser à ta convenance.

C’est toujours un groupe, mais en plus gros…
Oui, exactement. Souvent, j’avais un piano, et des cordes, et les cordes jouaient la même chose que le piano. Alors je me disais qu’il fallait que je me débarrasse du piano, et ça a ouvert les choses, les a rendues plus cinématographiques.

A partir de quel instrument as-tu composé les morceaux ?
Principalement à la guitare.

Comme pour « Regeneration », alors ?
Oui, effectivement, mais pas tout à fait. Car c’était là que mon boulot s’arrêtait et là que commençait celui du groupe et de Nigel (Godrich, Ndlr). Pour « Absent Friends », quand je composais une chanson, je pensais à la façon dont elle allait sonner à la fin, alors que pour « Regeneration », je n’avais pas à m’en soucier. Cela dit, les chansons de cet album sont souvent passées par de nombreuses versions très différentes. « Billy Bird » a dû en avoir six ou sept…

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