KK – Eternal Tones
(Lo-Vibes Recordings)
KK the Khaosist a mis sept ans à sortir ce deuxième album, si on exclut l’amuse-bouche qu’était l’EP « Pure Fragments » de 2003. « Eternal Tones » rassemble les meilleurs pièces des travaux du Japonais entre 2000 et 2005. Et cela s’entend. Le disque sent le soin, l’attention, le travail bien fait, le produit finement ouvragé, malgré l’opacité de certaines plages, ce côté impénétrable propre à certaines musiques électroniques, cette froideur étrange et exotique venue de l’Est.
Le disque est sombre, il maintient une distance avec l’auditeur. Pourtant, il y a assez de diversité pour ne jamais s’ennuyer. Il y a du hip hop presque normal ("Spiral") ou malmené à la Co-Flow époque Little Johnny ("Crack"). Il y a des nappes majestueuses ("Wave"), des bruits d’ordinateur louches ("Defrag") et des voix étranges et lointaines ("Time"). Il y a du rock (le second "Vamp") et du sitar ("Refrain"). Il y a des sons arides ("Mri", le quatrième "Vamp") et d’autres plus cool ("Midnight", le troisième "Vamp"), voire dansants ("Erector", le premier "Vamp"). Il y a de l’évanescence ("Stream"), de la sensualité ("Eternal") et de la tristesse ("Tones"). Et puis il y a les deux meilleures plages de « Pure Fragments », l’impressionnant "Xizm" et le toujours aussi extraordinaire "Echoes". Il y a énormément de choses mais aussi beaucoup de glace à briser pour apprécier ce hip hop électronique et onirique. Tokyo sera toujours aussi loin, la musique de KK aussi difficile à apprivoiser. Mais c’est précisément ce qui fait tout l’intérêt de Eternal Tones, un disque à apprécier indubitablement dans la longueur.
Sylvain Bertot
Tones
Crack
Wave
Time
Vamp (1)
Refrain
MRI
Midnight
Vamp (2)
Defrag
Spiral
Vamp (3)
Erector
Echoes
Vamp (4)
Stream
Xizm
Eternal