NEKO – Ghost Tracks
(Autoproduction)
Après "Explicit Lyrics" en 2003, Neko est de retour avec un second EP, où le rock instrumental du groupe s’avère plus fluide mais également plus limpide (donc plus efficace) qu’à leurs débuts. Il semble donc que le travail paye car, après deux années de dur labeur, ce trio offre des morceaux aussi beaux qu’intenses.
La lente progression sur "Jukebox" en est la preuve directe et augure les meilleurs présages. Ensuite, "Li-Zhen" transporte l’auditeur dans une ambiance à la croisée de David Lynch et Sonic-Youth (ce qui va plutôt bien ensemble, avouons-le).
Plus introspectif, "Bliss" plonge, grâce à sa simplicité toute feinte, dans de sombres abîmes, face cachée de la fulgurance toute harmonique de ce Ghost Tracks.
C’est alors Mogwai qui est convoqué sur la dernière plage (joliment nommée "Synkronized-Killing-Machine"), où Neko use d’une guitare acérée, d’une batterie empoisonnée et d’une basse sournoise. Ce dernier long morceau montre à merveille de quoi sont capables ces trois Lillois, c’est à dire de partager avec l’auditeur des sentiments qui lui semblaient pourtant méconnus, inatteignables sans le recours à diverses substances. Sans jamais se répéter ni tomber dans les arcanes d’un genre en apparence retors, Neko offre ici quatre titres tout en en nuances, croisant le fer avec les plus grands, qu’ils soient écossais ou canadiens. Impossible n’est pas Neko !
Charles Goethals
Jukebox
Li-Zhen
Bliss
Synkronized-Killing-Machine