FLOWERS FROM THE MAN WHO SHOT YOUR COUSIN – Hapless
(Waterhouse Records / Musicast) [site] – acheter ce disque
Je sors tout juste du concert d’Elysian Fields. Magique. C’est la tête dans les étoiles que j’attaque cette chronique d’album par un groupe dont le nom n’aurait pas dépareillé lors des grandes heures du Psychédélisme. Il faut en chercher l’origine dans un vieux morceau d’Earl T. Wilson. Encore une fois, derrière ce groupe se cache en réalité un seul homme, Morgan Caris (je suis abonné aux disques élaborés en autarcie totale, en ce moment). Après deux albums publiés au sein du groupe Loons, il change de registre pour attaquer celui de l’introspection acoustique et sensible. Enregistré dans les studios Waterhouse, cet album se situe dans la lignée de la musique née au Pop In, haut lieu d’expériences musicales, menées tambour battant par les grands frères Herman Düne. Le fruit de ces rencontres a déjà fait l’objet d’un superbe album réunissant les principaux protagonistes de la scène, dans lequel "Flowers From…" signait un morceau.
Pour ce premier opus, le groupe donne dans une veine qui a déjà fait ses preuves, entre mélancolie et poésie éclairée. En cela, rien de bien nouveau sous le soleil, les influences se devinent : "Lay Down Your Arms" et "Postcard from a River", notamment, qui auraient pu être écrites par Leonard Cohen. Nick Drake aussi, Neil Young, ou autres songwriters de cette trempe. C’est rassurant d’entendre ce type de musique en ce moment car les médias font parfois un buzz monstrueux pour créer de toutes pièces une scène musicale, en passant sous silence celles qui existent déjà. Cet album confirme que cette scène est bien internationale (une union transatlantique France-USA) mais unique dans sa pureté. Je regrette néanmoins le manque de morceaux plus enlevés qui auraient apporté une diversité parfois nécessaire. Les parties de guitare, toutefois, sont magnifiques ("Running Dry"), et lorsque les cordes arrivent, sobres mais réelles, c’est le frisson ("Lay Down Your Arms"). Le morceau le plus fort de l’album reste à mon sens "I Do Not Love You Anymore", avec ses chœurs fantomatiques, ses percussions noyées dans les échos. Beau et triste comme un amour qui s’éloigne. Un disque d’automne, humain et désabusé. L’automne a toujours été ma saison préférée, et vous ?
Frédéric Antona
The Branch
I Do Not Love You Anymore
Lay Down Your Arms
Crow Black Harm
Girls
Happy Things
River Song
Childhood
Saddled Up
Sweet Wife
Postcard From a River
Mouldings
Running Dry