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Disques

laudanum – Your Place & Time Will be Mine

LAUDANUM – Your Place & Time Will Be Mine
(Monopsone / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque

LAUDANUM - Your Place & Time Will Be MineLe premier album de laudanum, "System : On", sorti en 2002 sur Monopsone, avait fait l’effet d’une bonne nouvelle dans le monde de l’électro française. A la fois érudite et décomplexée, sombre et poppy, cohérente et ouverte à des participations vocales diverses (klima, Aidan Moffat), la musique de Matthieu Malon détonait par un mélange assuré de fraîcheur et de rigueur. Dès la première écoute, le deuxième album conforte les espoirs placés en lui.
Le cahier des charges, qui semble avoir été voulu assez ambitieux, est respecté avec une réelle réussite. Première contrainte : multiplier les guest-vocals. On sait le genre de disque fourre-tout que cela peut produire. Or les voix passent ici par le filtre d’une production homogène qui, sans les égaliser, insuffle une cohérence et une densité à l’ensemble. Seconde contrainte : virer les guitares au profit de claviers et de programmations, parfois assez eighties dans l’ensemble mais sans le côté cheap du genre (quelques réminiscences de Depeche Mode ou de Jacno, rien de trop), parfois nimbés d’échos et de nappes légèrement angoissantes (de vagues échos de "Mezzanine", peut-être). Là encore, on pouvait craindre le déluge grandiloquent, futuriste ou délirant à la M 83. Mais non. Les mélodies sont sobres, les effets tamisés, superposés, suturés au service de la chanson. Parce que c’est dans ce format que semble s’épanouir le talent de Matthieu Malon, et ce, dans une unité de style qui englobe et dépasse les détails foisonnants. Assez vite, c’est cela qui se détache du disque, des refrains bien troussés ("Left-Handed Right Mind", "Cruise Control"), des arrangements soignés ("Collide", "On the Fire Side", "Be Mad or Whatever"), une proposition musicale propre à chaque morceau.
On peut bien sûr trouver ici ou là quelques faiblesses, un morceau réduit à son ambiance ("Dust"), une réminiscence décevante ("This 80’s Car", moins réussie que "Russian Moon" sur le précédent), quelques claviers plus lourds, ou, de l’avis même du compositeur, un contrôle presque inhibant de la musique. Mais cela passe assez vite au second plan. On a plutôt le sentiment que l’étape que constitue ce disque, étape de maîtrise du vocabulaire, des formes et des références, n’est qu’un tremplin vers une suite que l’on imagine effectivement plus aventureuse. Peut-être à l’image du dernier morceau qui s’achève dans une sorte de remix de lui-même, avec toutes sortes de cut-up et de scratches (ah, DJ Shadow) qui le déconstruisent. A suivre.

David Larre

Collide (featuring Cavil)
On The Fire Side (feat. T.)
Left-Handed Right Mind (feat. Angil)
This 80’s-Car (feat. Noémie)
Sailor and Bruno (feat. Christian Quermalet from The Married Monk)
Cruise Control
Dust (feat. Al)
Perfect
Be Mad or Whatever (feat. Elsa from Monovalley)
The Only Way (feat. David)
To Leave and Return (feat. Laetitia Sheriff)
The World Will not Forget You
Birds (Half a Lie) (feat. Olivier from Go Go Charlton)

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