GRAHAM COXON – Love Travels At Illegal Speeds
(Parlophone / EMI) [site] – acheter ce disque
Riff(ifi) chez notre nerd préféré. Avec "Love Travels at Illegal Speeds", Graham Coxon se concentre sur le compteur de l’amour qui ne semble pas tourner assez vite à son goût. Après un "Happiness in Magazines" mitigé, mais illuminé par le génial "Bitterweet Bundle of Misery", il s’est entouré du même producteur Stephen Street (Kaiser Chiefs, Blur…).
La tendance est de dire que chaque nouvel album qu’il sort est le plus abouti… ici, sans être un tournant, on se réjouira de son coté plus rock’n roll. L’engageant single d’ouverture, "Standing on my Own Again" est une cicatrice qu’a dû provoquer une écoute excessive de Ray Davies. Graham dans tous ses états chante l’amour et son irrésistible mal-être dans des ballades sans larmoiement, plaisantes par leur légèreté. Un album pop entièrement consacré à l’amour, ça pourrait lasser. Mais, en ancien Blur, il connaît les ingrédients d’une powerpop efficace. Difficile d’ailleurs de ne pas penser à The Great Escape sur des titres tels que "What’s He got". C’est pourtant en grand solitaire qu’il a composé les parties de basse et de batterie. Mais bien sûr la guitare est reine. Il mise sans prise de risques sur l’efficacité des riffs. Coxon exprime ses frustrations par un rebelle "I can’t Look at Your Skin" très emprunté aux Buzzcocks, une surprise punk sur laquelle on ne crachera sûrement pas. Sa voix, parfois un peu désuète, sur les mélodies dignes du talent que chacun lui reconnaît, prend une toute autre force quand il décide d’être criard et de s’inscrire dans la continuité de la fierté punk anglaise.Plus acoustique, le "See a Better Day" final, qui le montre décidément bien tourmenté, est un des titres les plus poignants de l’album. Supplié de retourner au poste de guitariste maudit dans Blur, il prouve avec "You & I" qu’il n’a pas besoin d’eux pour faire des titres aussi entêtants qu’à leur belle époque et utilise même l’arme des "Lalala" si chère au meilleur quatuor de la brit pop. Avec ce disque, Coxon ne trahit pas son style tout en surprenant un peu par ses guitares heavy. "On y est presque", c’est ce qu’on disait déjà avec "Happiness in Magazines". Vite, vite, vite, il est temps qu’on reconnaisse la crédibilité de la carrière solo de Coxon !
Charline Lecarpentier
Standing on my Own Again
I Can’t Look at Your Skin
Don’t Let Your Man Know
Just a State of Mind
You & I
Gimme Some Love
I Don’t Wanna Go Out
Don’t Believe Anything I Say
Tell It Like It Is
Flights to the Sea (Lovely Rain)
What’s he Got ?
You Always Let Me Down
See a Better Day