VIVAL’AMERICANDEATHRAYMUSIC – In The Meantime
(Trans Solar / La baleine) [site] – acheter ce disque
Ah… Voilà un disque de rock hédoniste comme on aimerait en avoir plus souvent entre les mains et les oreilles. Il suffit d’accepter le principe selon lequel cet album ne va pas forcément bousculer les codes établis par le genre pour adhérer tout à fait à celui qui est érigé en titre de la première chanson : "Pleasure Principle #19". Vous tenez la ligne directrice et le fil rouge de ces huit morceaux. Malgré le nom alambiqué du groupe et les allures néo-conceptuelles de la pochette, la musique de VivaL’AmericanDeathRayMusic est on ne peut plus directe. Vous en jouirez dès la première écoute, sans mise en bouche préalable. Et paradoxalement, la première plage, avec son allusion plus ou moins subtile au vénéré VU, n’est pas la plus révélatrice ni la plus séduisante. Du Velvet, la musique de VADRM ne conserve dans la suite de l’album que l’énergie brute et l’attitude semi-arrogante qui nous incitent à croire qu’on n’écoute pas seulement le dernier disque à la mode du dernier groupe en vogue, mais un combo volontariste, qui a de l’énergie à revendre pour plusieurs années à venir. Pourtant, rien ne laisse à penser, malgré tout le plaisir naïf et primaire qu’on éprouve à chaque écoute de l’album, que celui-ci fera encore partie de nos souvenirs dans quelques mois et qu’il s’agit d’un bon placement à long terme. Qu’importe en un sens, ce sentiment de satisfaction fugace, de réjouissance presque clandestine, colle bien à des titres tels que "Needle to the Heart of the Matter" ou "Thieves oh Glorious Thieves" auxquels il est assez difficile de résister, pour peu qu’on soit sensible aux bienfaits d’un bon riff de guitare, d’une chanson menée à tambour battant, d’un refrain basique et accrocheur. Le non-chant de Nicholas Ray (qui, comme son homologue cinématographique, est habité par une certaine "Fureur de vivre"), proche de celui Mark E. Smith sur certaines chansons ("Same Suit Different Tie"), est assez enthousiasmant pour nous faire oublier les quelques longueurs de certains morceaux. Au contraire, le groupe se plaît à jouer à fond la carte de la redondance, répétant à l’envi certaines phrases à la fin d’un morceau. Comme s’ils avaient eux-mêmes du mal à renoncer, en l’achevant, au plaisir qu’ils y prennent. Et on a bien envie de les suivre dans cette voie, sans doute pas pour la vie, mais pendant au moins une quarantaine de minutes… Carpe Discem.
Jean-Charles Dufeu
Principle Pleaure # 19
Needle to the Heart of the Matter
Certain
Oh What Day
Thieves Oh Glorious Thieves
Same Suit Different Tie
Dub s s
Thieves Oh Glorious Thieves (Fucking Twee Version)