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Make-Up – Untouchable Sound

MAKE-UP – Untouchable Sound
(Drag City / Discograph) – acheter ce disque

MAKE-UP - Untouchable SoundC’est avec une authenticité brutale bien personnelle que les membres de Make-Up excellaient, du temps de leur activité, à mettre le feu aux planches des salles inlassablement écumées… interrompus de temps en temps dans cette tâche par une sortie d’album. Le présent disque est donc à envisager comme un document témoignant des grandes qualités scéniques de ce quatuor infernal, et est à ériger en modèle à atteindre pour toute formation se réclamant de près ou de loin d’une inspiration punk. Car, que le groupe new-yorkais colle sur son front tout suintant l’étiquette inédite de "gospel yeah yeah" n’est pas une chose absurde, si l’on tient compte de leur goût prononcé pour l’excentricité et leur ferveur quasi religieuse à rallier à leur cause de nombreux fidèles séduits par leur bonne parole… mais les distinctions étroites auxquelles nous habituent à tort les chroniques musicales nous obligent pourtant à relier Make-Up à une certaine esthétique punk. Un punk sec, revêche, cassant mais pourtant ludique, polymorphe, plein de gouaille. D’une verve rare. Dès l’intro parlée, il se passe quelque chose. Même si on ignore quoi d’abord. On devine, à l’excitation du public, que quelque chose électrise l’air avant même que le groupe soit visible pour les spectateurs. On comprend ensuite. C’est la présence incroyable de Make-Up qui déteint même lorsqu’ils ne sont pas là. Il faut dire que quand il sont là, c’est vraiment quelque chose… Bon, ça s’explique en partie par le fait que Ian Svenonius n’est pas réellement un chanteur. Il est beaucoup plus probablement une bête sauvage (à vue de nez je dirais une panthère ou alors un petit gorille exotique) échappée de je ne sais quel zoo new-yorkais, rasée à peu près comme il faut pour faire illusion dans la société rock’n roll qu’elle côtoie. Mais ses cris aigus, déchirants, d’une bestialité à peine contenue, ne trompent pas l’oreille avertie : cet homme-là est un animal. A côté de ça, Jon Spencer, pourtant pas en manque généralement quand il s’agit de hurler comme un sauvage, peut aller se rhabiller avec son pantalon en cuir. Les seuls capables de rivaliser avec le court-circuit ambulant que trimballe avec lui le chanteur sont les membres de son groupe. Ça tombe bien, ils sont juste à côté et lui prêtent même la voix quand il faut, poussant les chœurs, frappant sur ce qui leur passe sous la main (batterie, basse, tambourin, guitare…) pour des chansons qui mêlent énergie potache (la reprise de "Wade in The Water"), explosions incandescentes ("They Live By Night" et ses glapissements à répétition) et un chaleureux esprit du brûlot convivial ("Born on the Floor" devrait être l’hymne d’une génération de nostalgiques punk). Avec une prestation encore meilleure que celle dont le déjà très bon "Destination Love" se faisait l’écho il y a quelques années, Make-Up nous livre ici un concert où la sueur coule à flots derrière des décibels d’énergie brute et de plaisir. Sans fard.

Jean-Charles Dufeu

Intro
Save Yourself
Every Baby Cries The Same
Hey! Orpheus
Call Me Mommy
The Live By Night
I Am Pentagon
The Prophet
The Bells
Born On The Floor
Wade In The Water
White Belts
C’mon Let’s Spawn

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