THE KOOKS – Inside In/ Inside Out
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Ce qui est drôle quand on reçoit un disque à chroniquer, c’est parfois les présentations des labels qui accompagnent l’album. Alors là pour les Kooks, l’attaché de presse n’hésite pas à déclarer : "un groupe qui a décidé de jouer la carte de l’originalité plutôt que celle de la sécurité". Moui… le combo a beau avoir des qualités indéniables, ils prennent autant de risques qu’un cuistot qui fout du gruyère sur des pâtes. Parce que, si rajouter quelques sets de guitare funky sur des morceaux pop, c’est original, va falloir vite trouver un autre mot pour qualifier les albums d’Animal Collective ou de je ne sais encore quel groupe novateur. Non j’exagère, les Kooks, à un moment, ils font un morceau de cinq minutes ("Time Awaits") avec un blanc dedans… Je n’ai pas pu parler pendant deux jours tant j’étais secoué par ce non-conformisme. C’est tellement des frappadingues qu’en plus et ben Kooks, ça veut dire loufoque en anglais, c’est dire si c’est pas des rebelles.
Je sais, c’est dommage de s’irriter comme ça, car en plus "Inside In/ Inside Out" est au demeurant un bon album. Le jeune (très jeune) quartet de Brighton propose une pop aussi excitante et énervante que celle des premiers albums de Supergrass, avec une conduite aussi charismatique et insupportable que celle de Razorlight. Pur rejeton de la scène britannique depuis les La’s jusqu’aux Libertines, le combo est né avec ses vertus mais aussi ses tares. D’un côté ils sont capables d’offrir de très bonnes ballades ("Ooh La"), des tubes énergiques aux textes crus et assez drôles ("Eddie’s Gun") et des somptueuses comptines pop ("She Moves In Her Own Way"). Dans ces moments-là c’est alors impeccable, carré et d’une maîtrise mélodique assez remarquable. Mais d’un autre côté, ils s’autorisent parfois une désagréable suffisance dans leurs compositions et ça devient alors assez répétitif et pesant ("Match Box"), voire franchement insupportable quand ils en font des tonnes (sur "Naïve", les glapissements à la Steve Bays du chanteur Luke Pritchard vont sans doute en agacer plus d’un).
Et donc au final, The Kooks nous offrent un album assez anecdotique mais plein de qualités et de promesses, comme un bon paquet de groupes actuels d’outre-Manche en fait…
Vincent Le Doeuff
Seaside
See The World
Sofa Song
Eddie’s Gun
Ooh La
You Don’t Love Me
She Moves In Her Own Way
Match Box
Naïve
I Wan’t You Back
If Only
Jackie Big Tits
Time Awaits
Got No Love