TRISTEZA – A Colores
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Ce troisième album, premier depuis que Jimmy Lavalle a quitté le bateau du post-rock pour l’aventure The Album Leaf, signe pour Tristeza une sorte de renaissance. Les membres fondateurs restants, Christopher Sprague (guitare), Luis Hermosillo (basse) et Jimmy Lehner (percussions) ont été rejoints par Alison Ables (guitare) et Sean Ogilvie (claviers) et ensemble, ils ont commencé à jeter les bases de nouvelles formes d’expérimentations qui parviennent à maturité avec A Colores. Passé les arabesques de l’ouverture, "Bromas" donne le ton : piquetés répétitifs des guitares, déclinés dans une double, voire une triple ligne mélodique, jeu de claviers impressionnistes, digressions saturées, repiquage et fermeture de la boucle. La suite, qui donne souvent la part belle aux motifs tissés par les claviers, poursuit, décale, serpente. Un travail d’orfèvre, un jeu de miniatures qui se répondent en échos, croisant les instruments dans un nuancier d’ambiances que le titre et la pochette de l’album suggèrent avec simplicité. Des couleurs donc, un peu passées, juxtaposées et tournoyant en cercles psychédéliques jusqu’à une hauteur appréciable. Car ce post-rock enluminé par l’électronique côtoie là-haut quelques anges perdus entre spleen et idéal, grisaille insidieuse et bleu phosphorescent, à mi-chemin entre la rigueur inventive de Tortoise et les brumes apaisantes de Boards of Canada. Belle grâce de funambule. Un seul regret : que le disque, à l’instar de nombres d’œuvres du même genre, joue les prolongations (60 minutes), comme s’il était nécessaire d’approcher le format symphonique pour gagner en crédibilité alors que les canons du rock (40 minutes et basta) ramèneraient cette musique à l’humilité qui lui sied mieux.
David Larre
Bromas
Balabaristas
Abrazo Distante
Wand
Aeroaviones
Cuchillos de Hielo
La Tierra Sutil
Liquid Pyramids
Halo Heads
Stumble on Air
Harmonic Sea
Palindrome Dome