Loading...
Concerts

Nick Cave – Concert au Corn Exchange, Cambridge, 31 janvier 2006

NICK CAVE – Concert au Corn Exchange, Cambridge, 31 janvier 2006

Pour mon premier concert de l’année, autant que ce soit un bon ! Donc quand on m’a proposé d’aller voir Nick Cave dans une salle mythique et pour un concert en formation réduite, batterie, violon, basse et piano de concert, j’ai dit oui sans hésiter. Et puis j’ai commencé à imaginer ce que ça pourrait donner, une vision calme et apaisée du crooner gothique dans une salle de petite taille devant un public calme et attentif. Autant vous le dire de suite, ça ne s’est pas passé comme ça.
La première partie ayant annulé à la dernière minute, c’est vers neuf heures moins le quart qu’on entre dans la salle, le public est bizarrement calme, mélange de gogoths gentils et maquillés avec soin et de … leurs parents ! La moyenne d’âge dans la salle devait être de 35 ou 40 ans. Le bar, ce soir-là, a vendu plus d’eau minérale que de bière. Quand la cloche sonne, le public, très discipliné, va s’installer et attend patiemment l’entrée sur scène du groupe. Quelques applaudissements polis accueillent les trois musiciens qui s’installent calmement, et puis tout change. C’est un déluge de son. Le batteur cogne comme un sourd sur ses fûts, la basse ronfle et Warren Ellis, et bien Warren Ellis se déchaîne ! Le public se regarde, les bouches bées attirent les mouches en goguette et les vendeurs d’earplug font fortune. Arrive ensuite le sieur Cave qui calme le jeu d’un air nonchalant. Il déambule sur le devant de la scène, fait quelques signes de la main et s’installe au piano pour entonner "West Country Girl". Une fois le morceau fini, le public a retrouvé ses esprits et applaudit à tout rompre. Nick Cave minaude, discute avec le premier rang qui en profite pour lui réclamer "Red Right Hand" et, sans coup férir, il se lance dans cette chanson. C’est comme ça que se construit le concert, revisite de classiques, découverte de titres rares, passages obligés sur le dernier album et discussion ininterrompue avec le public.

Pendant 2 heures, on aura droit à des remarques plus ou moins pertinentes sur l’importance de la moustache dans la vie de couple, la bonne prononciation de "Tupelo", la valeur à accorder à l’opinion de la presse et l’état de préparation de monsieur Ellis. Warren Ellis qui, il faut le dire, est l’attraction de cette formation réduite. Arborant une barbe digne de lui faire rejoindre le clan des Herman Düne, il saute, virevolte, tangue, tape, distribue des coups de pieds et généralement attire l’œil. Et c’est comme ça qu’on découvre le pourquoi du comment de cette formation réduite. Qui a besoin de plusieurs guitares électriques, d’un vibraphone, d’une chorale gospel ou de Blixa Bargeld quand on a un Warren Ellis, un violon et une tonne de pédales d’effet ?
Le concert est donc époustouflant, les chansons sont retravaillées, remodelées, ralenties comme "Stagger Lee" et "Mercy Seat", déstructurées ou tout simplement nouvelles, et elle défilent à vitesse grand V. Deux rappels plus tard, et le Corn Exchange se vide de sa population d’un soir. Après un court silence les conversations commencent, "j’ai bien aimé, moi aussi, un ami me demandait comment décrire Nick Cave, j’ai pas su et c’est pas après ce soir que je saurais".
Et bien non, impossible de décrire Nick Cave, il est juste possible de tenter de décrire à quel point il est fort en concert, à quel point ces deux heures sont passées trop vite. Formation réduite ou pas, rien n’y fait. Cet homme est fort, très fort !

Gildas Le Pallec

Set list :
West Country Girl
Red Right Hand
Messiah Ward
The Ship Song
Nobody’s Baby Now
Cannibal Hymn
Abattoir Blues
Babe, You Turn Me On
The Weeping Song
Wonderful Life
Rock of Gibraltar
Henry Lee
God is in the House
The Mercy Seat
Hiding All Away
Tupelo
Lucy
The Lyre of Orpheus
Stagger Lee
Little Janey’s Gone
Right Now I’m a Roaming
Jack the Ripper

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *