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Disques

LD & the New Criticism – Tragic Realism

LD & THE NEW CRITICISM – Tragic Realism
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LD & THE NEW CRITICISM - Tragic RealismVoilà un pseudonyme et un titre d’album bien compliqués pour un disque qui ne l’est finalement pas tant que ça de prime abord. Derrière ces initiales énigmatiques, se cache LD Beghtol, connu pour avoir participé à divers projets pop, au nombre desquels on retiendra particulièrement The Magnetic Fields. La bande de joyeux musiciens qu’il enrôle dans son aventure musicale a, comme lui, le goût des arrangements traditionnels à la sauce américaine : pedal steel, violon, accordéon et banjo sont de la partie. Pourtant, le résultat n’a rien à voir avec 16 Horsepower. Ou alors, très éventuellement, avec une version ensoleillée et rieuse du groupe de David Eugene Edwards. On ne désespère pas ici, on ne se mutile pas ; on danse et on s’amuse. Quoique… L’attention est d’abord attirée par une citation de chanson mise en exergue "You say you never want to kill, but hey, that’s okay, ’cause I never meant to live anyway". Bizarre pour de pareils fanfarons. Et puis les titres des chansons, légèrement mêlés d’ironie macabre : "Burn, Burn, Burn in Hell", "One Foot in the Grave and the Other on the Dance Floor", "Too Old to Die Young". Sans compter les paroles elles-mêmes, souvent aussi systématiquement cinglantes et cyniques que la musique qui les soutient est enjouée et accessible. Et on comprend que quelque chose ne tourne définitivement pas rond pour LD quand on tombe sur l’index, en fin de livret, expliquant les symboles picturaux attribués à chacune des chansons. En vrac : meurtre, suicide, mort accidentelle, vengeance, tentative de meurtre, euthanasie, exécution de justice… Bref, plein de bonnes choses pour vivre heureux en attendant la mort. Affublées de la sorte de ces petits symboles (certains titres en ont quatre), les chansons prennent évidemment un tour autrement plus mordant que la guinguette country d’apparence inoffensive qui leur donne corps. Si Fairport Convention n’est pas loin sur un titre comme "Too Old to Die Young", il faut définitivement faire abstraction du couplet, invitant les enfants à se méfier de ne pas devenir rapidement trop vieux pour mourir jeunes. Le véritable tour de force du disque est de parvenir à faire croire en premier lieu à un album gentiment innocent, à la limite d’une certaine niaiserie western, alors même que, du décalage entre les paroles et les mélodies, éclot une vision profondément subversive de la vie, de la mort, et de la musique, comme éventuel recours cathartique. Un disque sur la mort où l’on ne pleure pas, où l’on peut même rire, d’un rire jaune et gêné : sans doute une belle leçon de réalisme tragique.

Jean-Charles Dufeu

Elegy for an Ex
Always the Last to Know
Apathy!
Trouble in Toyland
When We Dance (At Joe Orton’s Wedding)
Burn, Burn, Burn in Hell
Definitive V2
Laughing at You
I’ve Got One Foot in the Grave and the Other on the Dance Floor
Death Lies Near at Hand
Diy and Save Big
(If You Love Me, Baby) Pull the Plug
Too Old to Die Young
In Blue
Unpaid Endorsement

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