SOFT PANIC – Safer In the Fridge
(Autoproduit)
Six titres, pour une esthétique globale très proche du Radiohead d’ "Ok Computer", ce mini-album me fit très peur quand il débarqua dans ma boîte aux lettres. Le groupe de Thom Yorke a suscité nombre de vocations chez les musiciens des quatre coins du monde, pour des résultats plus ou moins variés et satisfaisants. Dans le cas de Soft Panic, on a affaire à un groupe aux morceaux efficaces, mais il ne ressort pas de "Safer in the Fridge" (ce titre, déjà…) de morceaux véritablement inoubliables. La voix du chanteur oscille entre Richard Butler, leader des Psychedelic Furs ("Ten Is Too Much"), et Damon Albarn de Blur ("No Answer", très agréable). Les alternances de moments calmes et oniriques et d’explosions sont bien montées mais assez prévisibles. Ce goût de déjà-entendu finit par fatiguer, j’ai l’impression de me retrouver à la rentrée 1997, ou à l’arrivée de Franz Ferdinand sur les ondes, il y a trois ans déjà. Rien ne s’est donc passé depuis ?
Les morceaux de l’album ne sont pas mauvais en tant que tels, mais il leur faudrait davantage d’éléments originaux pour arriver à faire oublier des influences encore trop présentes (cette batterie, comme on en entend cent par jour). La vision du groupe est sombre, ce n’est pas moi qui le leur reprocherais, très fin de millénaire, entre matins gris et dimanches après-midi pluvieux, le côté "perdu dans une société trop complexifiée". Toutefois, il manque au groupe une énergie qui permettrait au message de passer.
"Safer in the Fridge" est au final très professionnel (et assez efficace, il faut bien le reconnaître), mais un supplément d’âme ne serait pas superflu. Ils doivent continuer à traquer ce "petit quelque chose" qui fait se retourner l’auditeur vers sa chaîne hi-fi, la regarder pour mieux entendre.
Frédéric Antona
These Things Aren’t Made to Last
In the Fridge
Cast the Words Away
Cellophane Dreams
Ten Is Too Much
No Answer