THE INFADELS – We Are Not The Infadels
(Wall of Sound / Pias) [site] – acheter ce disque
Nom de code : The Infadels.
Particularité : groupe en "The".
Objectif : envahir en masse les charts anglais.
Elaboré selon les critères du marketing musical en vigueur, ce combo prépare depuis plus d’un an la sortie de son premier album, gorgé d’énergie rock, de groove et de synthés taillés pour les dancefloors. Rien n’est laissé au hasard. Côté casting : un chanteur charismatique doté d’une voix suggestive et d’un déhanché de beau diable ; derrière lui, des musiciens poseurs lookés comme des mannequins de Vogue. Côté musique : un tracklisting plein comme un œuf de tubes vitaminés (Love Like Semtex, Can’t Get Enough, Topboy…) sur une production synthétique gonflée à l’hélium et réglée pour que les basses vous fassent décoller du sol. Tout ceci sent dramatiquement le formatage FM et le tiroir caisse mais, comble du malheur, fonctionne assez bien. Rodée sur scène, la formule des Infadels n’est pas complètement pré-frabriquée car le groupe a eu le temps de faire ses armes, de peaufiner son jeu maniéré et de se constituer un public enthousiaste qui sera sans doute ravi de retrouver sur disque la promesse faite en concert. Ici, chaque titre dégage une dose de sensualité qui fait que le groupe ne regarde pas ses chaussures mais plutôt le pelvis de son voisin (ou la croupe de sa voisine). Il y a des titres terriblement aguicheurs qui rappellent les gesticulations parodiques de Mick Jagger lâchant des petits cris orgasmiques mais cette provocation au rabais, avouons-le, ne rend pas l’album plus sulfureux qu’il ne devrait.
A la mi-temps, d’ailleurs, les musiciens changent de braquet. L’esprit punk groove du début fait place à de la new-wave euro-dance avec des titres très efficaces comme "Murder That Sound" ou, a contrario, carrément daubesques, comme "Sunday". La fin se termine en eau de boudin sur un titre langoureux et hybride, qui sonne comme une fin de soirée à l’Hacienda. Seulement, n’est pas les Happy Mondays qui veut et nos Infidèles, loin de se montrer hérétiques, hypothèquent sérieusement leurs chances de marquer les esprits.
Luc Taramini
Love Like Semtex
Can’t Get Enough
Topboy
Girl That Speaks No Words
Jagger ’67
1’20
Murder That Sound
Reality TV
Give Yourself to Me
Sunday
Stories from the Bar