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Dominique Dalcan – Music Hall

DOMINIQUE DALCAN – Music Hall
(Ostinato / Discograph) – acheter ce disque

DOMINIQUE DALCAN - Music HallPourquoi les parcours exceptionnels passent-ils souvent inaperçus ? C’est la question que je me pose depuis que je suis de près le cas de Dominique Dalcan. Après l’avoir découvert au début des années 90 sur une compilation, je me suis rué sur un premier album mi-figue mi-raisin mais prometteur. Il y avait là matière à se réjouir. Enfin, un Français qui avait compris les secrets de la pop à l’anglo-saxonne. De la musique populaire et néanmoins sophistiquée, des chansons à reprendre à tue-tête sans passer pour un con. Malgré tout ça, le grand public préférait toujours Patrick Bruel…
Cette première bonne impression fut vite confirmée par "Cannibale", le second album, écueil légendaire que Dominique Dalcan enjamba l’air de rien, sans effort. De cet album peuplé de tubes, remplis de mélodies chaudes et arrangées avec goût, un single ("Brian") fut extrait, un clip fut tourné, il passa même à la télé. Mais rien n’y fit. Le succès n’était toujours pas au rendez-vous. Apparemment, la mode était aux chanteuses canadiennes.
Dans un énième effort pour toucher la gloire et la fortune, du bout des doigts, le grand Dominique s’est associé à une chanteuse populaire (Zazie, pour ne pas la citer…) pour revisiter une de ses plus belles mélodies. Ça a donné "Rose", autre tube en puissance, morceau phare de la BO d’un film non conventionnel ("Ma vie en rose"). Mais encore une fois, rien, pas de disque d’or. Le grand public est décidément un con !
Alors Dominique a décidé de bifurquer, de n’en faire qu’à sa tête et d’expérimenter avec l’électro qui commençait alors à repointer son nez. Le résultat s’appelait "Cheval de Troie", un ep si réussi qu’il peut être considéré comme le seul Chef-d’œuvre d’electro trip hop français. Bien sûr, vous l’aurez deviné, c’était beaucoup trop tôt pour un public français qui s’initiait à Pearl Jam. Le parcours de Dominique Dalcan a été, à mon avis, parfait. Il est juste dommage qu’il ait choisi comme véhicule une machine à voyager dans le temps capricieuse qui, tout en lui donnant des années lumière d’avance musicale sur ses contemporains, ne lui a jamais permis d’être en phase avec son époque… Le succès tient à peu de choses. Pour Dominique Dalcan c’est raté et c’est bien dommage. Il ne reste plus qu’à écouter ce best of bien fait en maudissant le public imbécile, et à espérer que son prochain album lui permette enfin d’être en phase avec son temps (mais pas trop quand même… j’aime trop les "beautiful losers").

Gildas Le Pallec

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