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Books on Tape – Dinosaur Dinosaur

BOOKS ON TAPE – Dinosaur Dinosaur
(No Type) [site] – acheter ce disque

BOOKS ON TAPE - Dinosaur DinosaurBien étrange objet que ce "Dinosaur Dinosaur". Très étrange même. Derrière lui se cache Todd Drootin, Californien, créateur d’un soi-disant nouveau concept : le beatpunk. Sur le papier, la théorie est alléchante : donner vie à une musique électronique en lui injectant la bestialité, l’énergie viscérale du punk. Reste à voir la pratique, l’application musicale de ces belles paroles. En parlant de paroles, autant le dire tout de suite, ce disque est instrumental et, hormis les quelques cris/gémissements poussés ici et là, on a bien du mal à y trouver trace de vie humaine (on y reviendra plus tard). J’ai par ailleurs passé un petit bout de temps à chercher une cohérence entre les titres des morceaux et leurs contenus et, hormis pour "Upon Rock City" – les grosses guitares de cow-boy partant en ballades du côté de la surf music justifient amplement le mot rock (facile celle-là, Todd !) -, je n’ai pas rencontré grand succès. Place à la spéculation donc. Libre à chacun de se réunir avec ses voisins autour d’une bonne bière pour discuter des explications possibles (il est conseillé de commencer par "If You Don’t Live Here, Don’t Surf Here" – dixième piste – afin que l’ébriété ne vienne pas troubler les débats). Néanmoins on notera une certaine cohérence dans l’absurdité, car si les liens titre-musique ne sont pas évidents, on reste tout de même dans le registre du déjanté: tout est loufoque ici, de la pochette (réalisée par Nick Diamonds des Unicords), qui montre un scientifique interpellant un dinosaure en train d’en bouffer un autre, à la musique électronique frappadingue ponctuée de beats débiles en tout genre. Tout ça n’a vraiment rien de ridicule, mais les morceaux sont propres. Trop propres. Ils sont d’une richesse impressionnante ; on voit que Todd a le souci du détail, il bidouille ses sons comme d’autres font des calculs : il ajoute, divise, multiplie une quantité astronomique d’effets mais le résultat est vraiment… clinique. On aurait préféré qu’il jongle avec eux, quitte à ce que quelques-uns se cassent la gueule, car le résultat de cette technique parfaite est un "Dinosaur Dinosaur" lisse, sans aspérités, un vide émotionnel où tout est maîtrisé et devient prévisible. Rien de quoi vous prendre aux tripes comme l’annonçait fièrement notre Californien. "Dinosaur Dinosaur" reste cependant un sympathique album d’électro qui se laisse écouter sans trop de difficultés. Seulement pour le beatpunk, on repassera…

Kévin Le Gall

Noise is Political
Killing Machine
Surly Ambassador
Bubblegum
Upon Rock City
When Siblings Attack
Fat Face
We Call You Nasty
Tom DeLay
Seeing Things Again
If You Don’t Live Here, Don’t Surf Here
Kingston
Hands Off My Issues
Kitten Kitten Kitten Kitten Kitten Surprise

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