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Magnetophone – The Man Who Ate the Man

MAGNETOPHONE – The Man Who Ate The Man
(4AD / Beggars) – acheter ce disque

MAGNETOPHONE - The Man Who Ate The ManMa première rencontre avec Magnétophone en 1998 : deux garçons assis par terre devant deux ou trois synthés chétifs (des Casios de cours d’école) et quelques pédales d’effets généralement utilisées sur des guitares. Comment avec aussi peu de moyens pouvait-on faire autant de joli bruit ?
Après divers singles sur ce qui se faisait de mieux en termes de micro-labos à l’époque (Earworm, Static Caravan et Active Suspension), Matt Saunders et John Hanson signèrent en 2001 avec 4AD. Paré d’une pochette aussi minimale que divine, "I Guess Sometimes I Need To Be Reminded of How Much You Love Me" reprenait la plupart des singles précédents agrémentés d’inédits du même moule. Là où certains musiciens auraient profité d’une signature pour investir dans du matériel onéreux en vendant leur âme au diable, le duo de Birmingham enregistra un disque d’électronique analogique rugueux, entre un Kraftwerk lo-fi et un Aphex Twin sous valium.
Aujourd’hui, pour ce second album, Magnétophone ne change pas de formule : des boucles, des faux départs, des "bips!" et des "scrrrrr!" et une volonté farouche de ne pas faire "la musique du moment". Un sacerdoce bienvenu pour 4AD dont les dernières productions électroniques (Gus Gus et Cuba en tête) n’ont pas laissé de souvenirs impérissables dans une discographie pourtant florifère.
Seul véritable changement sur cette AutoBahn des Midlands, la présence de voix qui saupoudrent cette escapade qui n’a de cannibale que le titre. Cette bande d’amis tire d’ailleurs Magnétophone de la sortie de route promise à toute somnolence. C’est grâce à la touche folk de PG Six et de King Creosote -nouvelle sensation de Birmingham- et à la voix du classieux James Yorkston (tout à fait à l’aise sans ses Athletes) que l’album se donne de l’air. Entre électronique claustro et sieste campagnarde, "The Man who Ate The Man" varie les plaisirs tout en conservant le côté bricolé du début du groupe.
Autre invité de marque, Sonic Boom, le guru en mocassins des Spacemen 3, Spectrum et EAR dont le patronage éclairé ne date pas d’hier. Plus saugrenue, la présence des sœurs Deal (des Breeders et Pixies) sur "Kel’s Vintage Thought" presque trop groovy, quoique judicieusement placé en début de disque.
Rester fidèle à ses idées tout en accueillant celui qui en a d’autres : un album en forme de programme politique pour Magnétophone. On vote "oui".

Ursa Graph

Let’s Start Something New
Kel’s Vintage Thought
And May Your Last Words Be A Chance To Make Things Better
The Only Witching You’ll Be Doing
A Sad Ha Ha (Circled My Demise)
Rae And Suzette
Benny’s Insobriety
Kodiak
In the Hours After
Motion G
Without Word (Stereo)
I’ve Been Looking Around Me
Let’s Start Something Smooth

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