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Disques

fbcfabric & Reindeer – It’s Not Who You Know, It’s Whom You Know

FBCFABRIC & REINDEER – It’s Not Who You Know, It’s Whom You Know
(Buttercuts) [site]

FBCFABRIC & REINDEER - It's Not Who You Know, It's Whom You Know Le packaging de ce disque du beatmaker fbcfabric (ou FBC Fabric) et du rappeur Reindeer justifie à lui seul qu’un article leur soit consacré. Jugez plutôt. En lieu et place du boîtier en plastique habituel ou du digipack en carton, le CD est protégé par une sorte de poche en tissu, toute noire avec des coutures rouges. Seule une petite étiquette blanche permet d’identifier les auteurs de l’album. Quant au titre et au tracklisting, ils figurent à l’intérieur, sur une autre étiquette, celle habituellement réservée aux mentions façon « 100% polyester ». Ils sont accompagnés des symboles « ne pas repasser » et « ne pas laver en machine » ainsi que d’une mention aussi juste qu’amusante : « In a world of labels music is all that really matters » (label = maison de disque, mais aussi étiquette, en anglais).

L’objet vaut donc largement le détour. Mais ce qui est encore mieux, c’est que la musique qui l’accompagne est tout aussi remarquable. Elle prend la forme d’un hip hop mutant, de compositions électroniques lentes et de guitares façon post rock, surmontées parfois par les harangues du MC. Dis comme cela, peut-être prenez-vous peur. Pourtant, si vous avez bon goût, vous devriez aimer des choses comme cLOUDDEAD. Or, c’est précisément à eux que fbcfabric & Reindeer ont été assez systématiquement comparés. Une comparaison élogieuse mais justifiée. On pourrait citer aussi Octavius, mais un Octavius qui rappe d’une voix nasillarde, détachée et avec un accent anglais. Un Octavius plus accessible aussi. Car les deux britanniques que sont fbcfabric et Reindeer partagent avec beaucoup de leurs compatriotes cette capacité déconcertante à rendre facile une musique difficile. Le rythme du disque est presque continûment lent, pourtant, « It’s Not Who You Know, It’s Whom You Know » est assez séduisant.

Cela commence d’ailleurs assez fort avec « Soulsuck », le premier titre où Reindeer s’exprime, servi par une petite mélodie électronique imperturbable et ralentie à l’excès. Dans le même genre, même si cette fois la machine est remplacée par une guitare, « Passenger » est pas mal non plus. La suite immédiate est un peu moins marquante. Ca pédale dans la semoule, parfois (« Rub the Calm One »), ça tourne aussi à la musique de fond. Mais soudain, sur « Mask of Sanity », la voix de Reindeer et une guitare dégainée par fbcfabric nous réveillent. Après cela, tout redevient très beau sur « All I See » et sur un « The Only Dance I Can Do » réminiscent de « Je t’Aime Moi non Plus », en encore plus alangui. L’envolée de synthé de « Shake The Hand of The Unsuspecting Victim » marque également les esprits, même si cette fois le son tout en nappes et le ton cérémonieux du MC deviennent un peu trop insistants. Mais le gros morceau de l’album, sans conteste, c’est « Please Call Stella », une plage qui commence dans l’ambiance d’un titre de Talk Talk et qui finit après un très long crescendo de guitare d’une dizaine de minutes dans une gerbe de violons secs. Plus qu’un hommage angoissé à John Peel après ce titre décisif et l’album se termine. Il est temps de remettre le CD dans son package astucieux. Nul doute cependant qu’il en sortira régulièrement.

Sylvain Bertot

PS : un site a été ouvert spécialement pour l’album, http://www.whomcom.com. Vous y trouverez notamment les paroles de Reindeer, qui n’ont pas été commentées outre mesure ici.

The Lighting of The Lamps
Soulsuck
Down The Sides
Passenger
Rub The Calm One
Sot And Wait
Extended Placement
Fall Asleep and Dream of Our Childhood’s
Mask of Sanity
All I See
The Only Dance I Can Do
Shake The Hand of The Unsuspecting Victim
Please Call Stella
And Then John Peel Died

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