BLONDIE – Live By Request
(Cooking Vynil / Wagram) [site] – acheter ce disque
L’an passé, après une tentative en 1999 ("No Exit"), Blondie se reformait comme beaucoup d’autres groupes de la fin des 70’s. En guise de dragées, le groupe réuni comme au bon vieux temps (Chris Stein, Deborah Harry, Jimmy Destri et Clem Burke) sortait un médiocre "The Curse of Blondie". Ce nouvel album -le huitième – était l’occasion de retrouvailles scéniques endiablées dont il est aujourd’hui question grâce à ce pressage européen du "Live by Request" de 2004.
Commençons donc par ce qui ne fonctionne pas : "The Tide is High", sans doute influencée par la reprise des Atomic Kitten, sonne comme un reggae de supérette. Les plans de guitar-héro qu’on imagine tout droit sortis d’une sitcom brushing des 80’s ont le don de m’horripiler tout au long du concert. La pochette dans les tons bordeaux / marrons sur laquelle s’époumone notre Debbie Chérie au look oscillant entre Catherine Deneuve (au mieux) et Catherine Laborde (au pire) est presque plus hideuse que celle du dernier Blondie de l’ère 80 ("Hunter", de sinistre mémoire capillaire). Le plan du best-of live trois ans seulement après un "Greatest Hits" qui sentait déjà l’argent facile me reste en travers de la gorge.
Malgré toutes ces bonnes raisons de le jeter à la poubelle, ce live évite largement le désastre annoncé.
Tout d’abord, il reste ces chansons. Une écoute même inattentive de la playlist de ce rêve américain sur pochette 33 tours reste, en 2005, un vrai plaisir : une collection de tubes directs et millimétrés, servie dans un train d’enfer par un groupe qui prend son pied devant un public de stade (se référer à "Live in the City of Lights" de Simple Minds ou au "101" de Depeche Mode). Même avec quelques absences saugrenues -"Denis", "Atomic", "Sunday Girl" ou le plus récent "Maria" – le show est garanti
Et on se prend même à fredonner quelques morceaux plus récents comme "Good Boys", à la rythmique robotique que ne renierait pas The Rapture ou !!!.
Ensuite, Debbie et sa voix de fumeuse de clope qui, quelques années plus tard, offre un glissement inattendu de l’efficacité vers la sensualité. A 60 ans, elle enlace certains morceaux d’un timbre plus sombre qu’à l’époque dorée de Blondie, entre Marianne Faithfull (au mieux) et Catherine Deneuve (au mieux aussi).
Blondie ? Toujours in, toujours branché, toujours câblé.
Note : Quitte à s’offrir un live de Blondie, autant investir dans le DVD "Blondie : Live" paru en 2002, captation certes sage mais d’époque, d’un des derniers concerts de 1982.
Ursa Graph
Dreaming
Hanging on The Telephone
Accidents Never Happen
The Tide is High
Good Boys
Rip Her To Shreds
One Way or Another
Rapture
X Offender
Call Me
Union City Blue
Heart of Glass
Dreams Lost on Me (acoustic)
(I’m Always Touched by Your) Presence Dear