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Disques

The Domestics – Pussy Killer

THE DOMESTICS – Pussy Killer
(Autoproduit)

THE DOMESTICS - Pussy KillerDans la série, "Vive la décentralisation", Lille montre aujourd’hui qu’elle dispose de groupes habités et rageurs, à fort potentiel scénique et studio, susceptibles de concurrencer l’hégémonique scène parisienne, dont les Parisians, Brats, Naast, Hush Huppies et tutti quanti sont les fers de lance. Les Domestics, combo du Nord, sévissent depuis deux ans. Laps de temps durant lequel ils sont passés de la formation underground à celle de légende locale, arpentant les scènes les plus variées – de la Malterie, haut lieu de l’alternatif lillois à celle du printemps de Bourges, où le trio infernal connut un net succès. L’esthétique du groupe est simple : tout de noir vêtus et en cravate jaune, ils distillent au cours de leur set un Rock’n’Roll garage jouissif, ponctué de happenings spectaculaires (le bassiste se jetant dans la batterie, ce genre de choses…). Après un premier deux-titres dans lequel le groupe souffrait encore d’une production rudimentaire, The Domestics ont mis en boîte un mini-album de 6 titres, beaucoup plus professionnel et intéressant.
Ils bénéficient en outre d’un son impeccable, aidés en cela par un des ingénieurs du son de Gomm, autre groupe du Nord réputé pour son esthétisme sonore, et dont l’album "Destroyed to Perfection" fut encensé dans nos colonnes. "Strawberry Bitch Cake" débute en un déluge de feedback, suivi d’une rythmique imparable, rappelant d’une certaine manière la reprise du "Pipeline" par Johnny Thunders. Le type de morceau idéal pour les ouvertures de concert, histoire de se mettre en jambes. Les lignes de basse de Cédric révèlent une fascination évidente pour Kim Deal. D’aucuns citent les Presidents of the United States of America, mais c’est davantage du côté des Pixies qu’il faudrait rechercher les influences du groupe. The Domestics réussissent à concilier un son assez brut et une vision globale assez déjantée avec des morceaux au potentiel commercial évident. Il suffit pour s’en convaincre de se plonger dans la ligne mélodique de " Drive", et son riff ne nous quitte plus pour le restant de la journée. "Pussy Killer", avec son ouverture en harmoniques, sonne comme une réminiscence des Red Hot Chili Peppers ( "Give it Away" vient tout de suite en tête), efficace même s’il n’est pas le meilleur morceau de la galette. Pour ça, glissez doucement jusqu’à "Talkshow". Chantée par le bassiste, sa progression harmonique sur le refrain est un bijou d’efficacité. On aurait qu’une seule envie : qu’une maison de disques se penche sur le cas de nos Rock’n’Rollers, leur offrant l’opportunité de coucher sur bande leur déjà consistant répertoire scénique (entre 35 et 40 compositions originales). En attendant, et avant que les brigades du réel ne contrôlent votre esprit, procurez vous ce six titres, et allez voir The Domestics se défouler sur scène. Il se murmure qu’un album serait dans les tuyaux…

Frédéric Antona

Strawberry Bitch Cake
American Girl
Drive
Pussy Killer
Sin, Sex and Fun
Talkshow

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