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Disques

Cowboy Junkies – Early 21st Century Blues

COWBOY JUNKIES – Early 21st Century Blues
(Cooking Vinyl/Wagram) [site] – acheter ce disque

THE COWBOY JUNKIES - Early 21st Century Blues "Vieux" groupe – près de vingt ans de carrière -, n’ayant d’ailleurs jamais joué de musique (de) jeune(s), les Cowboy Junkies ont droit à leur notice dans les encyclopédies du rock. A la lecture desdites notices, on se rend compte qu’on est passé complètement à côté de leurs derniers disques, et même qu’on ne connaît vraiment que les premiers. Mais cela n’est pas très grave au fond, tant il apparaît, à l’écoute de "Early 21st Century Blues", que les Canadiens n’ont pas fait beaucoup de chemin depuis les fameuses "Trinity Sessions" de 1988. D’autant que ce nouveau disque, enregistré en cinq jours, renvoie clairement au minimalisme de leurs débuts. On peut donc sans peine reprendre l’histoire en route en ayant manqué les épisodes précédents.
Pour résumer : une country-folk-blues éthérée, voire fantomatique, jouée à la vitesse d’un escargot neurasthénique, écrin idéal pour la voix séraphique et frémissante de Margo Timmins ; une prise de son la plus simple et "naturelle" possible ; et des morceaux pour la plupart piochés chez d’autres (seulement deux originaux et deux adaptations de traditionnels ici). Comme l’indique le signe de la paix qui orne la pochette, visiblement peint avec les doigts par un enfant de trois ans, ce nouveau recueil a des allures de manifeste pacifiste – mais la musique de la fratrie Timmins, par son extrême douceur, n’a-t-elle pas toujours milité pour la paix de l’âme ?
Le choix des reprises n’offre guère de surprises, prouvant une fois de plus le bon goût et le discernement du groupe. Comme il se doit, la "génération Woodstock" est dignement représentée, avec Bob Dylan, John Lennon ou Richie Havens (qui a lui même beaucoup chanté Dylan et les Beatles). Bruce Springsteen, dont les Cowboy Junkies avaient déjà magnifié le sombre "State Trooper" sur leur premier album, occupe le cœur du disque avec le méconnu "Brothers under the Bridge" (une rareté issue du coffret "Tracks") et le récent "You’re Missing".
Un peu plus loin, leur version du "Isn’t It a Pity" de George Harrison invite à une comparaison assez parlante avec celle de Galaxie 500, qui clôturait l’album "On Fire". D’un point de vue purement technique, la relecture des Cowboy Junkies est assurément meilleure, mais il y manque sans doute la fragilité assumée qui rend si touchante l’interprétation de Dean Wareham et de ses complices. On pourrait dire la même chose de leur version du célèbre "One" de U2 par rapport à celle de Johnny Cash, ce qui serait toutefois un peu injuste : on connaît peu de disques aussi bouleversants que les ultimes albums de l’Homme en noir.
Mais la légère distance que le groupe a toujours entretenue entre lui et l’auditeur, habitant les chansons des autres en s’essuyant soigneusement les pieds sur le paillasson avant d’entrer, n’est pas non plus sans charme. Et reconnaissons que les Cowboy Junkies bouleversent au moins une fois leurs habitudes sur ce disque : sur "I Don’t Want to Be a Soldier" de Lennon, ils installent un groove soul-funk implacable avant d’inviter le rappeur Kevin Bond (alias Rebel). C’était risqué, et c’est réussi.

Vincent Arquillière

License to Kill
Two Soldiers
December Skies
This World Dreams Of
Brothers Under the Bridge
You’re Missing
Handouts in the
Isn’t It a Pity
No More
I Don’t Want to Be a Soldier
One

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