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Tom Vek – Interview

TOM VEK

A l’occasion de la sortie du son premier album, "We Have Sound", et de son premier passage sur nos scènes, aux Eurockéennes, l’anglais Tom Vek, accepte de dévoiler un peu les secrets de son alchimie musicale. Ou comment tremper le punk dans un chaudron funk et en ressortir des branches fumantes sur lesquelles se sont cristallisées des excroissances électroniques.

Comment es-tu devenu musicien ?
Mon père jouait de la guitare et s’est trouvé impliqué dans le "music business" pendant une courte période avant ma naissance. Le résultat, c’est qu’il a toujours eu quelques guitares à faire sonner autour de lui, ainsi qu’un enregistreur quatre pistes sur lequel il m’a invité à m’amuser, d’ailleurs peu de temps après que je l’ai convaincu, à dix ans, de m’acheter une guitare basse et de m’en enseigner les bases. Quand j’en avais quatorze, nous avons déménagé et, à cause de l’intérêt que j’avais manifesté, nous avons installé un petit espace d’enregistrement dans notre garage qui s’est développé au fil des années en un studio seize pistes. Notre studio de garage est l’endroit d’où sont issus la plupart des enregistrements qui figurent sur l’album.

Sur ton premier album, tu prends plaisir à mélanger différentes influences, l’énergie punk, la basse funk, les bidouillages électroniques. Est-ce que cela correspond à une certaine spontanéité virtuose ou à des recherches précises sur les sons ?
Cela doit seulement être la conséquence d’un investissement dans différents styles de musiques au cours des années passées et d’une capacité concrète à enregistrer ma propre musique. Ce n’est qu’après avoir enregistré un certain temps, quand je me suis retrouvé à fouiller dans de vieux enregistrements que j’avais complètement oubliés, quand mes enregistrements n’ont plus eu pour moi l’attrait de la nouveauté et que, pourtant, je sentais toujours l’urgence d’écrire et d’enregistrer que j’ai acquis une vision personnelle de ma musique. Au bout du compte, je dirais que je n’ai pas été directement et consciemment influencé par certaines choses, que la conscience de ma personnalité est venue sur le tard.

Tu donnes l’impression d’écrire et de chanter tes paroles avec une certaine dose d’ironie, même quand ton propos paraît sérieux, comme sur les morceaux "If you want" ou "If I had changed my mind".
Les paroles ont toujours été quelque chose de très organique pour moi. Je suis une personne faite de musique, j’aime les notes et les mélodies, elles apparaissent en premier et ensuite, comme n’importe quel autre instrument ajouté au mélange, les paroles et les parties vocales interviennent pour se rapporter à ce qui a déjà été écrit et mis en place. Je prends l’écriture des paroles comme quelque chose d’aventureux, comme l’opportunité d’exprimer avec grâce mes sentiments, et en même temps, je fais peut-être aussi le choix de voiler les paroles de mystère parce que je veux qu’elles restent personnelles. Je prends aussi plaisir à jouer un peu avec les paroles et les structures de phrase, oserais-je dire à jouer "avec esprit", parce que j’aime bien me faire sourire avec des jeux de mots.

Tu as étudié le graphisme : jusqu’où va ton implication dans le visuel des disques et des vidéos ? Est-ce que ce sont des éléments fondamentaux de ton travail ?
Je conçois tout le visuel et suis aussi responsable d’un concept de vidéo-clip mais ce sont là des choses qui impliquent des limites, des dates de rendus, des règles spécifiques, ce qui ne laisse pas l’esprit aussi libre que la création de la musique. Je prends un grand plaisir à dessiner les pochettes, essentiellement parce que j’aime le graphisme mais aussi parce que je suis la personne qui a fait la musique et que je dois la présenter. C’est, en fait, le fruit de mon enthousiasme pour le graphisme et je ne conseillerais jamais à un musicien de faire la même chose. C’est un aspect qui existe de façon indépendante de la musique et reste, à un certain degré, accessoire, malgré le temps que je persiste à consacrer à cette activité.

A cause de certaines de tes influences, on pourrait t’associer à des groupes comme Franz Ferdinand, The Bravery, Bloc Party ou Razorlight (il a tourné avec ces deux derniers groupes). Est-ce que tu revendiques une réelle affinité avec ces groupes ?
Est-ce que tu sais quelles sont mes influences ? Les associations se font quand les groupes sonnent de façon similaire. Les groupes que tu mentionnes ont eu pas mal de succès (au Royaume-Uni, du moins), ce qui fait que je peux prendre cette assimilation comme un compliment. Je connais l’intention dans laquelle je fais ma musique, mais pas celle des autres, cela m’est donc difficile de parler d’affinités.

Le public français aura prochainement la chance de t’entendre sur scène (le 2 juillet à 22 h 30 aux Eurockéennes, ndlr) : comment transposes-tu tes compositions sur scène ?
Je travaille avec une équipe de potes, avec qui j’ai participé à des groupes auparavant, j’ai besoin d’eux pour transcrire mes compositions en live, j’aimerais pouvoir le faire moi-même, mais je suis plus un compositeur enregistreur qu’un inteprète.

Quelques mots sur ton autre projet, The Poverty Jets-Sets-?
C’est mon college band, je joue de la batterie, notre bassiste joue actuellement dans mon groupe et notre leader se concentre sur un nouveau groupe appelé Semifinalists qui est super. Je maintiens l’idée que nous allons continuer mais nous sommes tous très occupés en ce moment, et cela demandera un peu de temps avant que nous jouions à nouveau ensemble, mais cela finira par arriver. Nous n’avons jamais été signés, nous sommes juste des copains de classe.

Propos recueillis par David Larre

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