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Disques

Maarten – Pictures of a Danish Girl

MAARTEN – Pictures Of A Danish Girl
(Buick La Motta Records / Productions Spéciales) [site] – acheter ce disque

MAARTEN - Pictures Of A Danish GirlOn ne sait pas vraiment quelle mouche a piqué Maarten pour que le groupe fasse autant une fixation sur les Danoises mais à l’écoute du deuxième album de ces Normands anglophones, il semble que ce soit du côté de leur pop diaphane et délicate qu’il faut chercher un début de réponse.
Auteur d’un premier album autoproduit salué par la critique, puis figurant en bonne place dans les compilations "POPvolume#4" de POPnews et "La Puissance du Port du Havre" de Porc Epic, cette formation est de ces jeunes pousses prometteuses dont on surveille la croissance d’un œil expert. Le résultat est aujourd’hui à la hauteur de nos attentes car Maarten donne à entendre un disque merveilleux de pop mélancolique à la fois tendue et légère comme une brise. Chez ce trio d’esthètes, épaulés de cinq invités, les guitares ne rugissent pas, le chant est feutré, les cordes ont l’humeur flâneuse et les trompettes retiennent leur souffle comme pour mieux accompagner le sentiment amoureux vers une sorte de langueur existentielle. Avec "Pictures of a Danish Girl", tout se passe dans un huis clos introspectif d’où jaillissent des mélodies aigres-douces qui n’ont l’air de rien mais qui vous pénètrent la peau comme un crachin d’automne. En surface, la musique de Maarten cultive un spleen éthéré sur des ritournelles tantôt folk louchant vers Nick Drake ("Pictures of a Danish Girl", "Better Days Will Come Again", "The Only Thing"), tantôt pop comme celles, graciles, de L’Altra ou de Belle & Sebastian ("The Only Thing I Know", "Poor Boy", "Stranger in Town"). Il faut approfondir l’écoute pour déceler les aspérités d’une musique qui ne veut rien bousculer en apparence. Et c’est là que le disque révèle tout son arôme : tensions électriques ("Filled With Hopes"), suites de mouvements et de ruptures mélodiques ("At a Copenhagen Theatre", "Paul’s Window", "Whisper"), velléités rock avortées par la douceur de la voix de Wilfried ("I Can’t Wait till Tomorrow" et "Four Very Long Days"), bref toute la panoplie d’un groupe pop érudit et sensible se déploie en onze titres. Certes, Maarten ne montre pas les crocs mais passe maître dans l’art de mener ses chansons crescendo vers des sommets magnifiques, tout comme il s’autorise parfois quelques arrangements glaçants (une trompette et un banjo lugubres) comme chez ses confrères de Jack The Ripper. Marchant tranquillement dans les pas de Tahiti 80 (autres Rouennais célèbres), les Normands imposent une écriture racée et bucolique capable, sans doute, de se densifier sur scène pour montrer un visage plus saillant. Quant aux Danoises, le mystère reste entier.

Luc

The Only Thing I Know
Pictures of a Danish Girl
At a Copenhagen Theatre
Poor Boy
Filled with Hopes
Paul’s Window
Whisper
I Can’t Wait till Tomorrow
Four Very Long Days
Better Days Will Come Again
Stranger In a Town

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