CALC – Twelve Steps To Whatever
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Le quintet bordelais sort son troisième vrai album et confirme la destination esquissée d’abord avec "Something Sweet", puis clairement annoncée avec "Any Downs At All". Puisque plus que jamais, les compositions, et surtout le chant de Julien Pras, nous font penser au regretté Elliott Smith. Une comparaison flatteuse qui doit commencer à énerver les Bordelais tant elle a été évoquée, mais sur "Suicide Gurls", on jurerait presque que c’est l’Américain qui joue. Calc produit une pop de plus en plus aérienne grâce au jeu de claviers, lui-même de plus en plus maîtrisé, de Mathieu Le Gall. La guitare, toujours excellente, de David Argelliès contribue elle aussi à cette ascension vers les nuages. Mais ce qui frappe chez Calc, c’est surtout la voix de Pras, d’une douceur et d’une sensibilité à fleur de peau. "Twelve Steps To Whatever" vous entraîne, pendant quarante trop courtes minutes, dans un univers à la fois féerique et mélancolique. C’est tellement confortable que "The Secretive Show", au rythme plus binaire mais très loin de leurs énergiques envolées époque "Great Fun", apparaît presque comme un morceau de rock agressif. Car Calc revient très vite à sa pop mélancolique avec "Feel The Sting". Sur "Busted & Burnt Out", le chant de Pras évoque plutôt ici celui de Thom Yorke. Elliott Smith et Thom Yorke, voilà beaucoup de références étouffantes qui ont le désagréable effet de camoufler le talent de Calc. On a par ailleurs longtemps présenté Julien Pras, comme le Ben Lee français… Aujourd’hui cette association ferait plutôt honneur à l’Australien.
Calc ne plagie rien. Les Bordelais s’inspirent avec bonheur de leurs idoles, pour s’affirmer à leur tour comme la référence pop hexagonale.
Vincent Le Doeuff
Our Secret Key Chest
Suicide Gurls
Lighter Fluid
Newpaper In The Rain
The Secretive Show
Feel The Sting
Sand Wife
Cheap Monologue
Clouds Race Away
Heavenly Slumber
Busted & Burnt Out
Siamese Brains
Tell Those Above