THE SOFT TARGETS – Frequent Flyer
(Autoproduit) [site]
Une rencontre au sommet entre les Zombies et Elliott Smith. C’est l’impression qui ressort à l’écoute du merveilleux premier album des Soft Targets. Une musique où l’émotion se mêle à la plus grande sophistication, un mélange toujours délicat à réussir. D’abord il y a cette voix : Jesse Corry possède d’ores et déjà l’un des plus beaux timbres de la pop actuelle (assez proche d’un Colin Blunstone, un brin rocailleux lorsque la musique se fait plus intense). Cette voix est au service d’une musique qui ne ressemble à aucune autre dans le paysage contemporain (si on excepte certaines chansons à tiroir d’Elliott Smith donc). Là où la majorité des groupes pop d’aujourd’hui jouent la sécurité en reprenant le son et les mélodies d’antan, Soft Targets réussit à en défricher de nouvelles et les plus belles qui soient. Sophistiquée aussi bien dans son jeu que dans son écriture, on pourrait qualifier leur musique de pop "progressive" (dans l’esprit des Zombies et non de Yes pour rassurer les plus méfiants) sûrement élevée au jazz et à la musique classique. Et le résultat est un sans faute.
Le talent mélodique de Jesse Corry éclate à chaque instant, que ce soit dans les chansons gigognes que sont "Happy Again" et "Thin Veil" (2 merveilles de construction alambiquée qui retombent miraculeusement sur leurs pattes), les arrangements de cordes de "Four Letter Friend", la mélancolie prenante de "Frequent Flyer" ou la composition pointilliste du très confessionnel "North Atlantic Divide".
Loin de tout formatage, la vraie éclaircie pop de ce début d’année.
Franck Zeisel
Last Year
Happy Again
Four Letter Friend
North Atlantic Divide
Singing’s For The Birds
A Mere Oversight
Frequent Flyer
A Thin Veil
Sunshine State Of Mind
Blow-Up Quote