AUSTIN LACE – Easy To Cook
(62TV / Discograph) Achetez ce disque
Avant, la Belgique, c’était facile. Il y avait quelques francs-tireurs isolés (Arno, Dick Annegarn) et une poignée de groupes bizarroïdes : Tuxedomoon, Deus, Venus, Zita Swoon et c’est à peu près tout. Aujourd’hui, on a du mal à suivre : Girls in Hawaii, Sharko, Hollywood Porn Stars, Ghinzu, etc. Au menu du jour : Austin Lace. Des gars de Nivelles (Wallonie), qui combattent la grisaille quotidienne par la méthode Coué : une pop simple et souriante, ludique et accrocheuse, terriblement attachante. Le genre de pop sans prétention qui, mine de rien, reste au dessus de la pile parce que c’est rare, finalement, les disques qui ont la bonne humeur communicative.
Le premier morceau, "Come on, come on, come on" vous met tout de suite dans le bain : on tape du pied, on hoche la tête, on se trémousse. Enfin une pop fringante et insouciante qu’on peut siffler sous la douche. Ça faisait un moment. "Say Goodbye" ressemble à ces bijoux power pop qu’on trouvait sur le premier album des Fountains of Wayne. Vous savez, ces tubes ensoleillés sous lesquels pointent une mélancolie assez poignante. Le reste de l’album défile, les tubes aussi: l’excellent "Wax", l’exaltant "Kill the Bee", le sautillant "Accidentally Yours", l’accorte "Bossanova". Comment font-ils, ces Nivellois, pour gorger leur musique de tant de sucre ? Pour voir du soleil partout ? Pour faire ressortir les couleurs ? Evidemment, ils chantent en anglais, évidemment ils n’inventent rien, mais c’est justement cette absence de prétention qui rend leur pop si parfaite. Tout ici, n’est que mélodie. Oubliée, l’esbrouffe des groupes à guitares, des groupes en "The". Austin Lace est un magasin de bonbons, pas une distillerie clandestine. Rien de sulfureux, ici : la crise d’ado est passée, à moins que les Nivellois soient restés dans le monde de l’enfance. Le disque se clôt pourtant sur une note grave, le mélancolique "To Ronald", avec ses violons tristes comme une balade hivernale le long de la mer du Nord. Allez, pas de quoi déprimer pour autant. Tenez, une bonne idée, si vous hésitez encore à acheter ce disque : jetez un œil au clip de "Kill the Bee", ritournelle drôlement bien mise en images, avec une course dada dans les rues de Bruxelles et des clins d’œil à Jacques Tati et Nirvana (la piscine). A première vue, ce pourrait être du n’importe quoi, mais avec l’humour, tout ça tient debout. Normal : y a d’la joie.
V
Come on, come on, come on
Say Goodbye
Sunshine for Everyone
Wax
Bossanova
Hush-hush
Accidentally Yours
Telepheric Love
Kill the Bee
Your Heart is a Hook
Cream on my Arms
To Ronald