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Hood – Outside Closer

HOOD – Outside Closer
(Domino / PIAS) – achetez ce disque

HOOD - Outside Closer"End of one train working" prévient la pochette. "Outside closer", surenchérit le titre d’un disque qui s’achève, épuisé, dans la distortion et la saturation de "This Is It Forever", morceau qui n’est pas sans rappeler, finalement, "In Bristol With A Pistol" (mais chargé le pistolet), le dernier morceau de "You Guys Kill Me", un vieux disque de Third Eye Foundation qui fut notamment collaborateur de Hood sur l’excellent "A Cycle of Days and Seasons", et joua certainement un rôle dans leur virage électronique. Et de tristesse, de douleur, d’achèvement, de deuil, c’est bien ce dont il est question sur "Outside Closer", dont certains morceaux – une coïncidence certainement – ne sont pas loin d’évoquer le récent "Drinking Songs" de Matt Elliott ("End of One Train Working"). Mais comment pouvait-il en être autrement, sachant qu’une voix au vocoder semblait chanter – non, gémir – "I feel so tired", les dernières paroles audibles du magnifique "Cold House", auxquelles semblent désormais répondre les terribles litanies "There is a space between me and you" de "Any Hopeful Thoughts Arrive", ou "Sorry won’t make you stay, sorry won’t kiss your face", dans "Closure" ?
"Outside Closer" regorge de ces moments bouleversants, de ces phrases assassines, qui vous stoppent net, mais aussi de ces changements d’accords inattendus et pourtant si évidents – la montée en puissance de "The Lost You", les carillons de "Closure"…, qui font que l’univers de ce disque s’impose et emporte tout sur son passage, d’autant plus que le groupe n’a jamais joué avec tant de ferveur et de puissance, et que Chris Addams n’a jamais aussi bien chanté. Peut-être est-ce l’énergie du désespoir : s’il est un groupe qui mérite respect et considération, en lieu et place d’une certaine indifférence même pas polie, c’est bien ce groupe. Un disque splendide, même si, et c’est un paradoxe, il peut paraître légèrement inachevé (voir "Int" ou l’intéressant mais peut être un peu trop "Long Winter of 72"), et dont on souhaite – contrairement aux rumeurs persistantes – qu’il ne soit pas le dernier. Quand bien même, il clôturerait en beauté une carrière riche, sans cesse remise en question et novatrice, dont tous les acteurs sont d’ailleurs présents sur le disque.
Cependant, sans Hood, le Yorkshire rural, celui des espaces mélancoliques et déserts, perdra sa plus belle et sa plus fidèle bande son. Le second morceau de ce disque s’appelle "The Negatives". Eh bien, ces négatifs, ces photos usées, vieillies et fragiles de la campagne anglaise sont autrement plus bouleversantes que ces photos de mode clinquantes, urbaines et faussement dynamiques dont notre espace sonore n’est peut être que trop saturé.

Simon

(Int)
The Negatives…
Any Hopeful Thoughts Arrive
End Of One Train Working
Winter 72
The Lost You
Still Rain Fell
1. Fading Hills
Closure
This Is It Forever

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