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Disques

Would-Be-Goods – The Morning After

THE WOULD BE GOODS – The Morning After
(Matinée )

THE WOULD BE GOODS - The Morning AfterDéjà, le nom : doucement ironique, pince-sans-rire, anglais. Ensuite la musique : une pop soyeuse et entêtante, guidée par la voix mate et fruitée de Jessica Griffin. Puis les textes: intelligents, amers et drôles, comme cette complainte de la trentenaire londonienne : "too old to rock’n’roll, too old for long straight hair, too old to walk around in sexy underwear". Enfin, le livret : un groupe en smoking impeccable, posant sans esbrouffe à la façon d’un quatuor classique. En somme, quatre excellentes raisons pour se pencher sur ces mystérieux Would-Be-Goods.
On apprend, après de fastidieuses recherches, que la formation, connue dans un petit cercle pop londonien depuis 1987, existe sous sa forme actuelle depuis l’été 2002. Seule à la barre depuis le début, "Jessica Griffin, note avec humour le journal The Guardian, has run her pop career with a delightful lack of interest in selling records". Des ventes confidentielles à l’image de la musique du groupe : une pop discrète, attachante, charmante. La voix de Jessica Griffin ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de Sonya Mandan, la jolie brunette d’Echobelly, et le mimétisme est sidérant sur certains morceaux ("Miss La-di-dah", "The Morning After"). Les mélodies souriantes et accrocheuses évoquent aussi Echobelly, mais sans la batterie de plomb ni les guitares fracassantes qui chargeaient inutilement leur musique. Tout ici est plus léger, souligné juste ce qu’il faut. On pense à la délicate pop qui enchantait le premier album d’Ivy, "Realistic". La tendre mélancolie qui teinte certaines chansons évoque les plaintes automnales de Nico, période Chelsea Girls. Ecoutez "Bluebeard" ou "Too Old" et l’envie vous prend de vous promener au bord de la Tamise en regardant tristement l’eau filer. Jessica Griffin serait notre jolie correspondante anglaise, vaporeuse et insaisissable, celle qui, plus tard, se fâchera tout rouge avec son exquis accent français et nous reprochera nos "larmes de crocodile" ("Crocodile", dans la langue de Molière s’il vous plaît). On la retrouve plus loin, notre amie Jessica, sussurant une bossa nova chaloupée à souhait ("Innocent Abroad"). Tout cela est simple et gracieux, comme une balade à Hyde Park. C’est cher, l’Eurostar ?

V

Pantomime Devil
Morning After
Bluebeard
Big Cat Act
Le Crocodile
Too Old
What Adam and Eve Did Next
I Broke the Spell
The King of Lace
Miss La-di-dah
Innocent Abroad
Dear St Valentine

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