CLAYHILL – Small Circle
(Eat Sleep Records / Chronowax) – [site]
"Small Circle" n’est probablement pas un disque indispensable. Les dix chansons qui le composent ne dévoilent pas des pans inexplorés de la musique et ne sont pas précisément ce qui se fait de plus fin, de plus original ou de plus émouvant dans le genre. Ce sont seulement d’honnêtes compositions, plus pop que folk, où rien ne frappe particulièrement l’oreille à première écoute. Et pourtant, pourtant…
Et pourtant il y a du souffle, de l’inattendu et quelque chose de résolument touchant derrière cette façade de disque agréablement tiède. Le souffle, c’est d’abord l’instrumentation qui le crée. Au détour d’un refrain détonnant, celui de "Grasscutter" par exemple, une trompette et des cordes viennent appuyer le timbre enthousiaste du chanteur. Derrière une mélodie de pauvre apparence, un violon apporte sa contribution et transforme "Even Though" en recueillement acoustique fort respectable. Des chœurs féminins enrichissent la texture de "End Refrain" pour en faire une très bonne chanson de clôture. La voix participe également de cet édifice, en alternant entre des phases où elle semble montrer ses limites et d’autres où, entraînée par l’efficacité mélodique d’un refrain, elle prend complètement son envol et révèle sa puissance, comme sur "Rushes of Blonde", où elle ressemble d’ailleurs à s’y méprendre à celle de Grant Lee Phillips. L’inattendu est souvent le fait de ces refrains très forts, qui surgissent en plein milieu d’une chanson qu’on aurait tort d’enterrer trop vite. Un titre sur deux fonctionne de cette façon, à l’image de "Human Trace", débutant assez modestement puis prenant toute son ampleur lors d’une embardée du chanteur, généralement bien accompagné par les arrangements. On ne s’ennuie donc pas à l’écoute de l’album et on est même assez vite charmé par la diversité des moyens mis en œuvre pour parvenir au même but : la conception d’une chanson dynamique et évolutive qui a toutes les vertus pour tirer son homme hors du lit au petit matin.
Jean-Charles
Alpha Male
Northern Soul
Moon I Hide
Human Trace
Even Though
Rushes of Blonde
Mystery Train
Grasscutter
Afterlight
End Refrain