DECIDER! – Men, Women And Alcolhol
(Xstatic Records)
Des hommes, des femmes et de l’alcool. Beau programme, qui évoque malheureusement au premier abord les éructations éthyliques du groupe de marins millésimé Top 50 Soldat Louis. Manière pour les Ecossais de the Decider d’afficher clairement au frontispice de leur album, le premier après une poignée de CDR et un 7", ce qui sous-tend l’essentiel de la production musicale, et pas que celle qui nous intéresse. Après tout, vinyle et vin ont en commun la même racine latine et on se bourre la gueule à peu près pour les mêmes raisons qu’un garçon fait du rock : faire le malin devant les nanas. Les quatre gaillards donnent parfois l’impression d’être passablement imbibés au long de ce premier opus qui titube quelque peu entre une electro-disco à la Fat Truckers ou le punk rock de lads à la Libertines (pour se borner à des références récentes). "Live in the Town Tonight" ouvre les débats avec frénésie : rythmes heurtés post-punk, chanté au mégaphone, guitares aiguisées, l’introduction est expédiée vite fait bien fait en 2 minutes 16, rampe de lancement parfaite pour le mini-tube punk pop "Happy in the Zoo", accrocheur et arrogant. A mesure que le groupe enchaîne les revirement stylistiques – electro minimale et épileptique sur "Galaxy Express" ou "Men, Women and Alcohol", rock groovy et roublard sur l’excellent "Recycle it" – quelques noms s’imposent, The Fall pour les intonations de Mark E. Smith, Suicide peut-être, pour le juke-box électronique épileptique. Quand ils se lâchent, ces garçons savent montrer qu’ils ont de l’humour sans abuser du n’importe quoi : à l’instar de la brève carrière de boxer de Mickey Rourke qu’il célèbre fort ironiquement, "Mickey’s Coming Back" dure moins d’un round, et c’est juste ce qu’il faut. Quant à" Someone to Blame", décalque top déconne du "Ballad of John and Yoko" des Beatles mêlée aux les chœurs de "Sympathy for the Devil et à l’orgue de Charlie Oleg, il sait également s’arrêter à temps (dans un gros bordel, d’accord, mais à temps). Quand ils veulent bien se concentrer un petit peu, le résultat est impressionnant, avec l’hypnotisant "Witnesses", sec comme un coup de trique post-punk, le minimal et très beau "80.", entre électro de fête foraine et jeu vidéo, ou le rageur et impressionnant "Angelchute". De quoi faire largement oublier Soldat Louis.
Guillaume
Live in the Town Tonight
Happy in my Zoo
Galaxy Express
Recycle It
Men, Women and Alcohol
Witnesses
Mickey’s Coming Back
Someone to Blame
80.
Angelchute
Unavailable