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Concerts

Thomas Dybdahl – Paris, le Nouveau Casino, 1er février 2005

THOMAS DYBDAHL – Paris, Le Nouveau Casino, 1er Février 2005

Difficile métier que celui de programmateur de salle, vous en conviendrez. On a bien écouté les disques, on s’est fait son idée et on pense tenir son affiche – l’introspection et la subtilité de Thomas Dybdahl en ouverture, l’énergie et la fougue des Suédois de The Legends en conclusion, histoire d’orchestrer une assez classique montée en puissance de la soirée.
Mais voilà, il a fallu qu’un talentueux Norvégien, repéré ici sur la foi d’un unique album, publié dans nos contrées seulement l’an dernier par Glitterhouse – on attend les autres -, vienne voler la vedette au quintet suédois pourtant attendu au tournant, buzz "nouveau rock" en devenir oblige.
Annoncé en solo, le Norvégien débarque pourtant avec du renfort – vibraphone, batterie toute en finesse, orgue Hammond, harmonica – et c’est tant mieux. Donc ça commence… et là, il se passe quelque chose : une sorte de tornade magnétique semble prendre naissance là-bas, sur la scène et propager ses ondes jusqu’au fond de la salle. Personne – soyons honnêtes, presque personne – ne moufte. L’orgue Hammond fait vibrer une corde sensible quelque part en nous – désolé pour l’image éculée – et la sublime voix de Thomas, dont il sait user avec un lyrisme relativement contenu, confère une intensité soutenu au concert. Je ne sais pas si c’est la présence d’un vibraphone, ou quelques similitudes vocales, mais l’espace d’un instant, on pourrait croire avoir été projeté plus de trente ans en arrière lors du concert de Tim Buckley immortalisé par le double live "Dream Letter", c’est dire le niveau ! Happé, le public voit défiler trop vite les titres de l’élégant barbu, dont les sommets de "…That Great October Sound" comme "All’s Not Lost", "John Wayne" ou le bien nommé "From Grace". Visiblement touché par l’accueil qui lui est réservé, Thomas Dybdahl ne cesse de remercier l’assistance et de lui promettre de revenir bien vite. N’empêche, après un rappel, c’est bel et bien fini. Wahou !
Vous le devinez, pour the Legends, lui succéder sur scène s’apparente à une mission impossible. Non pas que la musique du groupe soit franchement mauvaise, même si dans le genre rock survitaminé vaguement punk, on a connu moins stéréotypé, plus élaboré et plus efficace, c’est juste que la soirée semble s’être arrêtée brusquement à la fin du concert précédent. Le déficit de charisme des membres du groupe n’arrange rien, et j’ai beau essayer de m’intéresser, par exemple, à la contribution exacte à la musique de la jeune fille installée l’air un peu passive derrière le clavier au fond à gauche de la scène, j’avoue n’éprouver qu’indifférence polie pour la prestation des Suédois. Dire qu’on était venu pour the Legends, que leur nom était écrit en gros sur l’affiche… Quitte à parler de légende, c’était plutôt en première partie qu’elle s’écrivait… mais si on arrêtait d’embêter le programmateur de la salle avec ça ?

Guillaume

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