STAFFRAEN HÁKON – Ventill / Poki
(Resonant) – [site]
Troisième album sorti par l’Islandais Olafur Josephsson sur le label anglais Resonant, et peut-être la première occasion, à la suite de ses compatriotes Ölvis, de montrer que le post-rock peut abandonner les poses torturées et le crescendo apocalyptique pour insuffler un peu de paix à un monde sans âme. Depuis, Staeffren Hákon a sorti un vynile de Noël (Glussi Christmas), c’est vous dire.
Avant cela, aidé par l’ajoût de nouveaux instruments, la présence à ses côtés – à l’accompagnement et à la production – de l’artiste Dialect, et par un peu de temps de studio d’enregistrement pour lisser le tout, il a voulu faire évoluer sa musique vers le grand large. Même si "Ventill/Poki" ne bouleverse pas complètement les codes des premiers albums, jouant des mêmes accords de guitare réverbérés sur un fond mouvant (une chambre d’échos tapissée de percussions acoustiques et électroniques, de saturations électriques), se contentant seulement parfois d’inverser la figure et le fond et d’éclairer ce dernier par le passage volatil d’un piano ou par un léger frémissement de cuivres, le disque manifeste néanmoins une sérénité et une ampleur nouvelles. Les ambiances, toujours à la croisée de Sigur Rós, Mogwai et This Mortal Coil, se délestent de leur pesanteur, se déploient lentement en cercles concentriques comme une douce irradiation de chaleur. Les reliefs des matières, l’intensité des ondes, les durées, tout concourt à une lente imprégnation de l’auditeur. Celui-ci ne peut manquer de se laissser bercer, parfois jusqu’à – hélas, c’est le revers de la médaille et le seul défaut de ce disque -, une légère somnolence. Il est vrai que l’ensemble aurait facilement pu être écourté d’un quart d’heure. Mais, ne boudons pas notre plaisir, le disque peut s’écouter par lampées, comme on déguste une liqueur. A la vôtre.
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