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Disques

Hayden – Elk-Lake Serenade

HAYDEN – Elk-Lake Serenade
(Loose Records / PIAS)

HAYDEN - Elk-Lake SerenadeAvec un pseudonyme pareil, Hayden Desser était sinon condamné, du moins contraint, à faire de la grande musique. Et ça ne manque pas. "Elk-Lake Serenade" respire à pleins poumons ce que le Canada a de meilleur : les grands espaces offerts à la contemplation, l’harmonie tranquille, une fraîche mélancolie qui fait plaisir à entendre et un folk gracieux, multiforme, finement arrangé.
Hayden ne laisse pas longtemps à son auditeur le loisir de penser qu’il pourrait faire l’économie de son album. Passé l’introduction délicate que constitue la première chanson, "Home by Saturday" accroche immédiatement l’attention et suscite une admiration béate, presque enfantine. Mettant toute la simplicité des arrangements et de l’instrumentation au profit d’une efficacité mélodique sans appel, ce morceau est une perle rare pour lequel on serait prêt à rester tout un samedi chez soi afin de le passer en boucle. Les autres titres, bien que moins percutants, s’inscrivent dans cette brillante lignée. Hayden est allé à bonne école, celle de Neil Young en l’occurrence, dont on retrouve des échos très clairs lors de quelques passages instrumentaux mêlant guitare sèche et harmonica. La voix elle-même, dans sa fausse fragilité, n’est pas sans rappeler parfois celle du maître canadien. Mais le support sur lequel elle se pose est plus étoffé que ne l’est le folk de cet illustre aîné. Violons et piano viennent agrémenter des chansons qui savent alors prendre un tour classieux avec une appréciable élégance. A la candeur champêtre d’un titre comme "Hollywood Ending" répondent par contraste la sobriété symptomatique de "Roll Down That Wave" et ses plaintes féminines. Si ces deux chansons, et avec elle la grande majorité du disque, sont construites autour d’une simple guitare et de percussions discrètes, les arrangements peuvent également surprendre, comme sur "My Wife", plus résolument électrique, presque psychédélique même, qui parvient néanmoins, par un tour de force troublant, à s’inscrire dans la continuité des titres précédents. Outre la force individuelle de chacun des titres, l’homogénéité de "Elk-Lake Serenade" en constitue en effet l’un des atouts les plus évidents. Il aurait été dommage de troubler cet admirable édifice.

J-Charles

Wide Eyes
Home By Saturday
Woody
This Summer
Hollywood Ending
Robbed Blind
Killbear
Through the Rads
Starting Over
Don’t Get Down
Roll Down that Wave
My Wife
1939
Elk-Lake Serenade
Looking Back to Me

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